• Haïti, le casse-tête de la reconstruction

     
     
     

     
     
     
     
     
     
     
     
    Le 12 janvier 2010, plusieurs villes d'Haïti ont été détruites par le séisme.
     
    Plus d’un an après, et malgré l’aide internationale, 80% des sinistrés continuent à vivre dans des camps, au milieu des gravats, sans eau ni électricité.
     
     
    Notre envoyée spéciale a rencontré ces Haïtiens qui cherchent à connaître la vérité sur l’argent des ONG.
     
    Par Alexandra RENARD

    Des camps de fortunes devenus villes

    Dès l'arrivée en avion, à travers le hublot, Port-au-Prince ressemble à un gigantesque patchwork. Dans la ville et ses alentours, des centaines de milliers de tentes regroupées en camps de 50 000 à 70 000 personnes s'étalent sur n'importe quel petit espace libre de la capitale. À ciel ouvert, plus question de vivre sous du béton meurtrier…

    À chaque pays ou ONG sa couleur de tente ou sa bâche. Plus d'un million de sinistrés vivent encore sous ces kilomètres de plastiques. Ils étaient 2,3 millions déplacés au lendemain du tremblement de terre.

    Port-au-Prince figé dans son séisme

    Les gravats : impossible d'y échapper en parcourant la capitale. Des milliers et des milliers de tonnes de béton, métaux, pierres et débris recouvrent encore et toujours toute la capitale. Port-au-Prince vit donc en permanence dans un air ambiant chargé de poussières. Les maisons, les commerces, les hôtels, les bâtiments administratifs, le palais présidentiel sont toujours en l'état : effondrés, figés tels quels, depuis le 12 janvier 2010.

    Seul un faible pourcentage des décombres a été dégagé. Dégagés ? Plutôt évacués partiellement ou comme souvent repoussés sur le côtés des routes pour former de nouveaux monticules. L'objectif : permettre aux Haïtiens de circuler au mieux sur des chaussées très souvent lourdement endommagées.

    Dans la ville, du matin au soir des Haïtiens s'activent munies de simples pelles et de brouettes. Ils dégagent sans cesse depuis des mois les décombres. Car il n'y plus dans tout le pays qu'une trentaine de tractopelles en action. Difficile à imaginer et pourtant : les pays étrangers venus en aide après le séisme sont repartis avec ce matériel si précieux.

    10 milliards de promesses de dons

    L’administration, elle aussi est anéantie. Il y a bien parfois un service minimum, abrité sous des tentes ou dans des préfabriqués, comme pour la mairie de Port-au-Prince. On y enregistre les noms des disparus contre une attestation qui permet de débloquer héritages et comptes bancaires.

    L'absence de gouvernance est criante. Impossible de rencontrer le président René Préval. Ou même le premier ministre haïtien, qui préside avec Bill Clinton la seule institution chargée de la reconstruction : la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH). Devant l'afflux de promesses de dons, cette Commission a été créée par décret présidentiel pour analyser, planifier, coordonner et valider tous les projets de reconstruction en Haïti. Contestée pour son fonctionnement, sa lenteur d'action et le manque d'implication des Haïtiens, elle a jusqu'ici validé 74 projets concernant le retrait des débris, la construction d'hôpitaux, d'écoles ou de logements. Gabriel Verret, directeur exécutif de la CIRH, explique que les donateurs ont fait des promesses de dons, mais tous n'honorent pas les délais de décaissement. Concrètement l'argent n'est pas disponible dans l’immédiat. Impossible donc d'avancer plus vite sur la reconstruction.

    Sentiment d'abandon et d'impuissance des sinistrés, pauvreté, chômage, criminalité, viols dans les camps, difficultés pour les ONG à se coordonner entre elles et avec les Haïtiens - elles sont plus de 10 000 sur place, un record mondial -, … Il y a urgence à trouver une stabilité politique pour sortir Haïti de son marasme.

     
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