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    COMPRENDRE LA CRISE ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE


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    ou http://www.alterinfo.net/COMPRENDRE-LA-CRISE-ECONOMIQUE-ET-FINANCIERE_a53600.html

    On raconte qu’un battement d’aile de papillon aurait des effets sur l’ensemble de la planète. Si c’est vrai, chacun d’entre nous devrait percevoir les effets de la confrontation titanesque à laquelle se livrent le nouvel impérialisme chinois et l’empire américain déclinant. Où en est cette confrontation ? Quel avenir pour les peuples du monde ? Comment comprendre la crise économique à travers ce conflit ? C’est l’objet de cet essai en trois parties intitulées : La grogne populaire, La crise économique et financière et La guerre contre l’Iran

     

    .

     

    PREMIÈRE PARTIE : LA GROGNE POPULAIRE

    1.     La grogne populaire

    1.1    La résistance montante

    On assiste à une montée inexorable du mouvement de résistance populaire,

    résistance plus ou moins organisée pour l’instant, sans orientation

    consciente, mais résistance sur le front économique tout de même, d’autant

    plus dangereuse pour ceux qui tiennent les rênes du pouvoir qu’ils ne savent

    jamais à l’avance la direction que prendra ce mouvement en gestation. Plutôt

    que de signer des pétitions sur Internet, les protestataires pourraient bien

    occuper les rues et les espaces publics, pire encore, les lieux de travail, de

    commerce et de communication !

    Ces sautes « d’humeur » populaires, comme les appellent les hommes

    d’affaires, se sont manifestées auparavant, et la gente journalistique à la

    solde, oeuvrant dans les grands médias à décrire et à analyser la

    conjoncture pour mieux l’embrouiller, les avait pressenties (1). En Argentine

    par exemple, il y a quelques années, la petite bourgeoisie, touchée dans son

    mode de vie, dépouillée de ses BMW et de ses studios dans la Cité, était

    descendue dans la rue armée de casseroles pour chahuter les riches. Les

    ouvriers avaient bien tenté d’occuper quelques usines mais un pantin de «

    gauche » était venu les calmer et les reprendre en main pour le bénéfice des

    capitalistes argentins qui eux avaient planqué leur argent avant la débâcle

    monétaire suite à l’imposition du dollar américain dans le pays. Qui sait

    demain si, dans quelques pays éloignés (Tunisie, Algérie, Maroc), ce ne

    seront pas les ouvriers exaspérés qui prendront la rue, armés de madriers à

    l’exemple des étudiants britanniques en décembre dernier ?

    Alignons quelques lieux communs qui font consensus. De nombreux politiciens

    sont véreux et se vendent à qui paie le mieux. Ils sont au service de qui

    finance et organise leur élection et assure leur réélection. Moult

    politiciens mentent pour être élus et font le contraire de ce qu’ils ont dit

    une fois reçus. Ils utilisent la langue de bois afin de ne pas déplaire à la

    mafia journalistique et à leurs bailleurs de fonds. Certains encaissent

    n’importe quelle enveloppe qui leur passe sous le nez ou achètent à vil prix

    et revendent avec profit des propriétés sur le marché immobilier. Après une

    carrière politique réussie, les plus débrouillards sont embauchés par les

    multinationales qu’ils servaient déjà au gouvernement.

    Le peuple ne sait que faire. Il a beau réaffirmer son opposition à la

    présence de troupes dans des conflits comme l’Irak et l’Afghanistan; leurs

    chefs d’État maintiennent la présence des forces d’occupation et

    l’opposition parlementaire s’en dit satisfaite, ou alors réclame un débat

    à propos de questions déjà tranchées parmi la population excédée qui dans

    des proportions élevées s’oppose à ces billevesées. Si les citoyens de

    nombreux pays attestent qu’Israël est un pays raciste et militariste dirigé

    par des criminels de guerre, les politiciens accusent le peuple

    d’antisémitisme. Si la population désire affirmer son soutien au Boycott

    Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre l’État d’apartheid israélien,

    le gouvernement s’empresse de rendre illégal le boycott d’Israël. On

    observe de tels dénis de démocratie dans plusieurs pays.

    Il en va ainsi pour tant d’autres causes sensibles. Prenons les gaz de

    schiste au Québec, au Canada et aux États-Unis. Le peuple ne dit pas : « Nous

    aimerions poser quelques questions aux entreprises d’exploration et être

    rassurés par les entrepreneurs privés ». Pas du tout. Les gens affirment

    simplement : « Nous ne voulons pas d’exploitation de ces gaz dangereux, nous

    ne voulons pas de fragmentation des couches du sous-sol, nous refusons la

    pollution de nos eaux souterraines, nous demandons que l’on cesse

    l’exploitation criminelle de cette fausse ressource naturelle ». L’opinion

    publique est claire à ce sujet et il faut bien des contorsions aux partis

    d’opposition pour laisser croire que le peuple demande des « explications »,

    le temps d’apaiser la grogne pour mieux reprendre l’exploitation quand les

    flagorneurs auront peaufiné leurs mensonges.

    Les partis au pouvoir au Canada et dans les États américains concernés

    s’empressent de poursuivre leur politique de soutien aux exploiteurs des gaz

    de schiste avant que le vote populaire ait retourné leurs députés sur les

    bancs opposés et que l’opposition, remise en selle, empoche à son tour la

    manne des ristournes et des plantureux contrats.

    1.2    Une passe à droite, un flirt à gauche

    Le peuple se tourne à gauche, c’est-à-dire vers ceux que les médias lui

    présentent comme « La gauche », puis il se tourne à droite, où l’on

    s’agite beaucoup ces temps-ci; il ne voit rien venir qu’une bande de

    menteurs qui cherchent à remplacer une autre bande de menteurs. Chacun n’en

    fait qu’à sa tête au service des grandes corporations, des prospecteurs, des

    constructeurs, des pollueurs, des entrepreneurs en construction en collusion

    pour empocher le maximum de pognon. Alors, découragé, le peuple boude le

    processus de mystification démocratique. De moins en moins de gens vont voter

    parce qu’ils ont compris que cela ne servait à rien.

    Cette réaction de révolte passive de larges couches de la population qui ne

    participent plus au processus électoral bidon inquiète le nouveau clergé

    séculier des éditorialistes, journalistes et analystes qui y détectent une

    première phase de résistance pouvant, s’ils n’y prennent garde, se

    métamorphoser en quelque chose de plus actif et de plus dangereux pour le

    système.

    Alors ces intellectuels, qui vivent de la vente de leur clavier et de leurs

    idées pour produire du consentement comme l’écrit Noam Chomsky, ont

    récemment accentué leurs activités. Ils offrent la couverture de leurs

    médias à tous les groupes de droite qui s’excitent en périphérie des

    mouvements populaires, proposant leurs « solutions » racistes, islamophobes,

    anti-immigrants, anti-chômeurs, anti-assistés sociaux, anti-ouvriers, ouvrant

    les pages de leurs journaux à tous ces agitateurs qui voudraient nous faire

    croire que, si l’économie est en crise, c’est la faute aux têtes grises,

    aux travailleurs et aux travailleuses qui n’ont pourtant aucun pouvoir, aucune

    prise sur les décisions en matière de spéculation boursière frauduleuse,

    aucun moyen d’empêcher que l’on distribue des milliards aux banquiers et

    aux entreprises pour les sortir de la crise, retraités et travailleurs que les

    politiciens n’écoutent même pas une fois au pouvoir.

    Les think tanks néo-conservateurs réclament moins d’État et, du même

    souffle, plus de soutien étatique aux entreprises et aux banques, et plus de

    dépenses de la part de l’État dans le militaire et le sécuritaire… En

    2009, 1 531 milliards de dollars ont été dépensés à l’échelle mondiale

    pour les activités militaires, en hausse de 5,9% par rapport à 2008. De ce

    montant, les États-Unis ont dépensé 661 milliards de dollars (43 % du total

    mondial). Les dépenses militaires canadiennes ont augmenté de 30 % entre 2006

    et 2009. Il en va de même pour tous les pays du G20.

    Pourquoi ces somptueuses dépenses militaires ? Pour deux raisons. La

    première pour contrer les luttes populaires, au cas où celles-ci sortiraient

    de l’ornière des revendications traditionnelles pour des hausses de salaires,

    pour la défense des régimes de retraite, le gel des frais de scolarité, la

    défense du pouvoir d’achat, etc. et déboucheraient sur des revendications

    politiques contestant le pouvoir des riches et faisant la lumière sur la vraie

    mission des services sécuritaires. La seconde raison, c’est qu’une grande

    confrontation militaire se prépare en vue du repartage des ressources

    naturelles et des marchés mondiaux. Une grande puissance (États-Unis) ne se

    laissera pas facilement déloger de son podium par ce qui n’était encore, en

    1949, qu’un pays sous-développé (Chine).

    S’il ne parvient pas à dissiper l’ire populaire, l’État devra abattre

    le plein poids de la loi sur le dos du peuple et des activistes comme on en a eu

    un avant-goût au sommet du G20 en juin dernier à Toronto : 20 000 hommes

    armés, et un milliard de dollars de dépenses pour réprimer les manifestants.

    Des manifestations-promenades dans la bonhomie, oui certainement ! Des

    manifestations violentes et des cris de colères, non merci, s’indignent les

    thuriféraires de l’État autoritaire!

    Et les scribouilleurs d’admonester ceux qu’ils prénomment « La gauche »

    de manquer à leur devoir, de désorienter et d’illusionner le peuple, ce en

    quoi ils ont raison. Leur « gauche » ne livre plus la marchandise, elle

    parvient difficilement à canaliser les mouvements de résistance vers les voies

    d’évitement et les culs-de-sac électoraux. Ce n’est pourtant pas faute

    d’essayer. Les leaders des organisations de la « société civile » haussent

    le ton, tentent de donner le change et se proposent comme courroies de

    transmission vers des solutions de rechange capables de rassembler le troupeau

    égaré et de le mener vers les urnes de la gauche plurielle.

    1.3    Résistance économique – résistance politique

    Les étudiants doivent être « raisonnables » et accepter de payer plus pour

    s’instruire moins; les ouvriers doivent être « raisonnables » et accepter

    de réduire leur appétit « corporatiste », car il y a moins d’argent

    disponible après les achats d’armements, les frais de sécurité, le

    remboursement de la dette et les subventions aux banques et aux entreprises

    privées. Les conventions collectives dans les services et ministères publics

    sont vite bâclées sur fond de concessions syndicales substantielles. Quelques

    jours de protestation contre la réforme des retraites et le mot d’ordre est

    de retourner au travail la conscience en paix! Si ce sont là des luttes

    nécessaires sur le front économique, elles ne sont pas suffisantes et toujours

    à reprendre. On les menait déjà dans les années soixante tout comme le Front

    Populaire dans les années trente.

    Quand des proportions importantes (70 %, dit-on, en France) de l’opinion

    déclare qu’elle n’a plus confiance dans les politiciens et qu’elle

    considère le capitalisme comme inhumain et néfaste pour le genre humain, il y

    a péril en la demeure car ces données indiquent un rehaussement du niveau de

    conscience politique.

    Que faire? Nous pourrions commencer par comprendre les mécanismes de la

    présente crise économique et financière qui jette tant de travailleurs et de

    travailleuses au chômage et dans la misère. Quelques données à ce propos. En

    2009, aux USA, chaque jour 12 866 procédures de saisies immobilières

    (majoritairement des résidences familiales) ont été enclenchées, soit des

    millions de ménages qui ont été jetés sur le pavé au cours de cette année

    (2). En 2009, au moins 30 millions d’emplois ont été détruits à travers le

    monde du fait de la crise financière. Le taux réel de chômage est

    présentement de 10 % aux États-Unis, au Canada et en Europe. Le commerce

    mondial a plongé de 12,2% en 2009, une chute sans précédent depuis la Seconde

    guerre mondiale.  À suivre… mercredi le 12.01.2011

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