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Par Epervierbleu le 3 Septembre 2012 à 15:44
Desmond Tutu, l’homme qui veut voir Blair et Bush devant la justice
Desmond Tutu est l’un des hommes les plus jubilatoires qu’il m’ait été donné de rencontrer. A 82 ans, cet ancien archevêque anglican sud-africain, prix Nobel de la paix en 1984, a lancé une nouvelle croisade : il veut que Tony Blair et George W. Bush soient poursuivis en justice pour avoir déclenché la guerre d’Irak en 2003.
A l’époque de la lutte contre l’apartheid, lorsque Nelson Mandela était emprisonné à Robben Island, Desmond Tutu était de ceux qui attisaient l’esprit de résistance, un homme d’église et de foi refusant le sort fait aux Noirs de son pays.
A la fin des années 70, on pouvait le voir chaque dimanche à l’église Regina Mundi de Soweto, près de Johannesburg, manier un humour féroce dans ses sermons contre les tenants du racisme institutionnel qu’était l’apartheid. La foule débordait à l’extérieur et repartait galvanisée.
A la fin de l’apartheid, une fois Mandela premier président élu au suffrage universel, Desmond Tutu a présidé la Commission Vérité et Réconciliation, petit miracle humain qui a sans doute évité la vengeance des victimes des crimes du pouvoir blanc.
Le prix Nobel de la paix est venu en 1984 récompenser ce défenseur intraitable des droits de l’homme et de la justice. Il n’a cessé depuis, sauf lorsque sa santé l’en empêchait, de lutter et de s’exprimer dans le monde entier.
« Si des dirigeants peuvent mentir, qui doit dire la vérité ? »
Pour cette raison, je n’ai pas été surpris d’apprendre que, la semaine dernière, Desmond Tutu a refusé de participer à une conférence en Afrique du Sud à laquelle avait été invité l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, en raison du rôle de ce dernier dans la guerre d’Irak. « C’est lui ou moi », a signifié le prix Nobel aux organisateurs, qui ont refusé d’annuler l’invitation lancée à l’homme politique britannique.
Il s’en explique, dimanche, dans un article publié par l’hebdomadaire The Observer, qui est un réquisitoire contre la décision de Blair et Bush de lancer la guerre d’Irak sur la base d’un mensonge sur les armes de destruction massive qu’aurait possédées Saddam Hussein, et plus généralement contre l’hypocrisie occidentale.
Desmond Tutu, qui n’est pas un révolutionnaire mais un homme de convictions qui en a trop vu, écrit dès la première phrase de son article :
« La décision immorale des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne d’envahir l’Irak en 2003, basée sur le mensonge selon lequel ce pays possédait des armes de destruction massive, a déstabilisé et polarisé le monde plus qu’aucun autre conflit dans l’histoire. »
Il ajoute :
« Si des dirigeants peuvent mentir, qui doit dire la vérité ? »
Desmond Tutu raconte qu’il a appelé Condoleezza Rice, la conseillère de George Bush pour la sécurité, quelques jours avant le déclenchement de la guerre, en 2003, pour lui demander qu’on laisse plus de temps aux inspecteurs chargés de trouver les armes de destruction massive irakiennes. Elle a refusé en disant que la situation était « trop dangereuse ».
« Selon quel critère devons nous décider que Robert Mugabe [le Président du Zimbabwe, ndlr] doit être traduit devant la justice internationale, mais que Tony Blair doit participer au circuit des conférences, que Ben Laden doit être assassiné, mais que l’Irak doit être envahi, non pas parce qu’il possède des armes de destruction massive, comme Blair, le premier supporter de Bush, a fini par l’admettre, mais pour se débarrasser de Saddam Hussein ? »
« Leadership et morale sont indivisibles »
L’ancien archevêque s’adresse à Tony Blair, fraichement converti au catholicisme et lui donne une leçon :
« Leadership et morale sont indivisibles. La question n’est pas de savoir si Saddam Hussein était bon ou mauvais, ou combien de personnes il a tuées. Je pense que Bush et Blair n’auraient jamais dû descendre à son niveau d’immoralité.
Si on juge acceptable que des décisions soient prises sur la base d’un mensonge, sans même le reconnaître ou s’excuser une fois qu’on a été découvert, que pouvons-nous enseigner à nos enfants ? »
Ce discours de Desmond Tutu s’adresse à Tony Blair mais a une portée universelle. Le prélat sud-africain, qui fait partie du groupe des Elders, ces anciens dirigeants à la retraite qui tentent de contribuer à des solutions pacifiques aux problèmes de la planète, s’adresse en fait au monde entier.
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Par Epervierbleu le 23 Août 2012 à 10:47
Dans les mines de Platine ils passent 8 heures par jour à 40°c pour un salaire qui fait trois fois moins que ce qu'ils demandent!
article de: http://www.20minutes.fr/monde/
Afrique du Sud: Hommage aux 44 morts de la mine de Marikana ce jeudi
Des mineurs en grève à la mine de Marikana, le 22 août 2012 afp.com
MONDE - Sur place, la situation est loin d'être résolue...
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Par Epervierbleu le 9 Août 2012 à 01:15
article du 8 Août 2012 sur http://fr.allafrica.com/stories/201208080283.html
communiqué de presse
Rome — Une action immédiate s'impose pour améliorer notre santé et celle de la planète
Dans un ouvrage qu'elles viennent de publier, la FAO et Bioversity International préconisent d'agir immédiatement pour promouvoir à la fois l'alimentation soutenable et la biodiversité alimentaire en vue d'améliorer la santé des hommes et de la planète.
"Abstraction faite des nombreux succès remportés par l'agriculture durant les trois dernières décennies, il est clair que les systèmes et régimes alimentaires actuels ne sont pas soutenables", écrit dans la préface de l'ouvrage Sustainable Diets and Bioversity Mme Barbara Burlingame, responsable à la FAO de la Division de la nutrition et de la protection du consommateur.
"Plus de 900 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, mais un plus grand nombre - environ un milliard et demi - souffrent de surpoids ou d'obésité; et on estime à deux millions le nombre de personnes qui souffrent de carences en micronutriments notamment en vitamine A, fer ou iode", fait observer Mme Burlingame.
Le problème consistant à nourrir une population mondiale croissante a été jusqu'à présent largement considéré en termes d'approvisionnement en quantités suffisantes de denrées alimentaires, lit-on dans le livre. Mais vu le rythme de perte de la biodiversité et de dégradation des écosystèmes, ainsi que les problèmes de santé qui en découlent, il est urgent d'aborder la question de la qualité des systèmes agricoles et alimentaires. A cet égard, il convient de rappeler qu'au niveau mondial l'augmentation notable de maladies non transmissibles, comme le diabète ou les troubles cardio-vasculaires, est due principalement à une alimentation déséquilibrée.
Une lourde empreinte carbone
L'agriculture industrielle et les transports de longue distance ont rendu plus accessibles les hydrates de carbone et les graisses tout en les mettant à la portée du plus grand nombre. Cela a conduit à une simplification générale des régimes alimentaires et s'est traduit par une dépendance vis-à-vis d'un nombre limité d'aliments énergétiques. Toutefois la qualité nutritive de ces aliments laisse à désirer et leur empreinte carbone et eau est très lourde. Les aliments énergétiques et bon marché sont proposés au mépris du goût, de la diversité et des traditions culturelles.
Actuellement seulement trois principales cultures vivrières - maïs, blé et riz - couvrent 60 pour cent de l'énergie alimentaire d'origine végétale au niveau mondial, tandis qu'à la faveur de la hausse des revenus dans les économies en développement, un grand nombre de personnes abandonnent les plats traditionnels à base de plantes alimentaires en faveur de régimes riches en viande, produits laitiers, graisses et sucre.
L'ouvrage sus-mentionné soutient que les régimes alimentaires et les méthodes de production alimentaire modernes jouent un rôle important dans la régression de la diversité génétique végétale et animale. Il note à ce propos que 17 291 espèces sur 47 677 mises en recouvrement par l'Union internationale pour la conservation de la nature sont considérées comme étant menacées d'extinction.
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Par Epervierbleu le 24 Juillet 2012 à 00:21
lien: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110902090535/
Ben voilà, cela faisait des mois que je lisais les analyses et décryptages du journaliste Théophile Kouamo et sa version de la réalité prend soudain un nouvel écho....
Il était seul face à un tintamare d'analyse ultra positives sur Ouatara et Cpnie...
Si vous ne vous sentez pas concernés je vous rappelle que c'est l'armée française qui a participé au renversement de Gbagbo et à la présidnce de Ouattara ex agent du FMI.
Côte d'Ivoire : les exactions des FRCI suscitent l'inquiétude croissante des diplomates
Agressions, vols, intimidations, racket... Les crimes et exactions imputés aux FRCI sont encore nombreux à Abidjan. Une situation qui inquiète les diplomates en poste dans la capitale économique de Côte d'Ivoire, alors que le pays se dirige vers des élections législatives cruciales pour son avenir.
Plus de cinq mois après l’installation d’Alassane Ouattara à la présidence, les chancelleries occidentales sont de plus en plus mal à l’aise avec le comportement de certains « électrons libres » des ex-comzones, aujourd’hui estampillés Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), lesquels forment une hiérarchie militaire parallèle tout en faisant pression sur la justice en fonction de leurs intérêts propres. La réputation de la nouvelle armée est si dégradée que certains éléments des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS, pro-Gbagbo) ne veulent même plus porter leurs macarons FRCI.
Les questions de sécurité sont l’objet de toutes les préoccupations, au moment où plusieurs missions de bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux sont annoncées dans le pays pour relancer l'économie. Si la situation est devenue supportable dans les communes de Cocody et du Plateau, en revanche, dans certains quartiers comme la Zone 4, un quartier sud d’Abidjan où habitent la grande majorité des expatriés, il ne se passe pas un jour sans qu'un acte d’intimidation ou de racket ne soit rapporté. « Nous avons parfois affaire à des gens indisciplinés, qui ne respectent rien et qui ont pour unique langage la kalach ou le pistolet, ce n’est pas rassurant », explique un homme d’affaires français résidant dans le sous quartier de Biétry à Marcory (sud).
Impunité
Dans les rues, la police et la gendarmerie n’ont pas véritablement repris leurs mission de sécurité publique. Ils ne disposent ni d’armes, ni de logistique appropriée, contrairement aux FRCI, dont les exactions paraissent impunies pour le moment. Résultat, malgré les quelques progrès au cours des derniers mois, les langues commencent à se délier dans le milieu très feutré des chancelleries.
Le moins gérable des ex-comzones est Wattao, qui est devenu un vrai roitelet.
« Nous sommes conscients des efforts du président Ouattara, mais la situation est encore très fragile. Quant quelque chose vous arrive, vous ne savez pas qui appeler. Abidjan est toujours sous le règne de certains comzones dont le moins gérable est Wattao, qui est devenu un vrai roitelet. Cela est grave pour l’État de droit », confie un diplomate français en poste à Abidjan.
Statistiques alarmantes
Même son de cloche du côté de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). « Les combats sont terminés, mais les exactions des FRCI continuent. C’est inquiétant. Cette indiscipline pourrait avoir une incidence sur la tenue des législatives que nous voulons apaisées », confie un diplomate.
Et le ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko, a beau plaider que « le retour à la normalité se passe bien, un plan d'urgence de sécurité a été mis en place », rien n’y fait. Les statistiques officielles parlent d'elles même : pour le seul mois de juillet, au moins 124 agressions et 60 vols de voitures ont été commis. Des faits imputés généralement aux FRCI, aux gendarmes et aux policiers.
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Par Epervierbleu le 19 Juillet 2012 à 13:31
Merci pour ce regard si vrai qui dépasse nos incohérences permet non seulement de comprendre l'actuel Mali mais révèle l'état de manquement. Sinistres pouvoirs que ceux de ces politiciens apprivoisés par l'ancien dogme politicien d'anciens pays colonisateurs.Oui le Mali n'est pas une colonie!
à voir sur le Blog de Théophile!
Les défis du Sahel : focus sur la crise maliennepar Ifri-podcastcitation de Théophile Kouamouo
"Quand un diplomate du Quai d'Orsay se lâche sur le Mali
Le propos est dur, cynique, mais mérite d'être entendu. Sur le caractère totalement artificiel de la démocratie malienne, il est objectivement sur la même ligne qu'Aminata Traoré. Sur l'inutilité de l'aide au développement, on croirait entendre Dambisa Moyo. Sa citation d'Achille Mbembe est surprenante - les journalistes et les diplomates français en général ne lisent pas les auteurs africains. Quand il remet en cause les schémas imposés par la communauté internationale et plaqués sur les pays qui doivent se les "approprier", on voudrait applaudir. Notamment parce que c'est cette diplomatie de la cravache que la CEDEAO, Ouattara en tête, pratique.
Mais on se souvient que ses points de vue personnels, souvent entendus dans la bouche de certains "cadors" français au profil technocratique qui commencent à émerger dans les chancelleries, sont en opposition avec la pratique de son pays qui, jusqu'à nouvel ordre, aime bien jouer les nounous des chefs d'Etat locaux "sous contrôle", et déteste l'autonomie de pensée... On ne peut pas à la fois couvrir d'or, d'argent et de louanges les leaders africains serviles et s'étonner par la suite qu'ils n'aient aucune sorte d'imagination pour se sortir de leurs problèmes..."
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