• Ne pas jeter le #libéralisme avec l'eau dégueulasse du capitalisme post-démocratie

    mon titre reprends mot pour mot le tweet de Satn jourdan pour cette page car c'est ces mots là qui m'ont fait tilter et j'ai pas trouver mieux!!!! ..http://fr.twitter.com/#!/stanjourdan 

    Les piliers du libéralime

    freedom

    En ces temps de crise où il de bon ton de critiquer à tout va l’« ultralibéralisme », le « néolibéralisme » et tout ce qui caractérise une certaine forme de libéralisme économique en omettant de préciser que tout un autre pan du libéralisme (philosophique et politique) a été progressivement passé à la trappe au cours du XXème siècle, il me semble nécessaire de réaffirmer les principes fondateurs du « vrai » Libéralisme : les libertés individuelles bien sûr, mais aussi leurs indispensables corollaires : l’égalité, la responsabilité, la non-nuisance. 

    Les libertés individuelles

    Le Libéralisme, ne l’oublions pas, est une philosophie issue du courant Humaniste des Lumières. La conviction de ces derniers ? En très bref, que l’Homme a des droits fondamentaux, et que plus il est libre, mieux la société se porte. Par exemple, la liberté d’expression, de circulation, d’entreprise, et de propriété privée sont directement issues de cette philosophie.

    Et il serait bon de s’en souvenir avant de jeter le libéralisme avec l’eau nauséabonde du capitalisme dégénéré que nous pouvons observer aujourd’hui rien qu’en regardant l’actualité…

    La non-nuisance

    Quand bien même les libertés individuelles sont essentielles au fonctionnement du Libéralisme, il faut bien comprendre qu’il serait vain de rechercher une liberté absolue. La simple confrontation des libertés de chacun face aux libertés de ses semblable aboutit d’ailleurs à la définition communément admise de la Liberté :

    La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres

    Cette expression n’est que l’affirmation d’un principe cher aux libéraux : la non-nuisance. Or, celle-ci ne peut être garantie en société que si les individus sont responsables de leurs actes vis à vis de leurs concitoyens. (D’où la nécessité d’une Justice efficace, mais aussi d’un système d’éducation).

    Il est également évident que ce principe de non-nuisance ne peut que se fonder sur un droit parfaitement impartial, qui ne privilégie personne, si ce n’est tout le monde. Bref, un droit qui respecte l’égalité des citoyens. En effet, dans le cas contraire, certains seront bien rapidement avisés de profiter de leurs avantages pour exploiter autrui, car bénéficiant d’un statut autorisant légalement ce type d’agissement que les autres ne peuvent remettre en cause.

    C’est en vertu de ce principe d’égalité que les libéraux (enfin certains) sont favorables à une allocation universelle, qui, en plus de permettre un respect le plus total du droit à la dignité humaine telle qu’inscrite dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, a aussi le grand mérite de ne favoriser personne comme c’est aujourd’hui le cas dans notre système anti-social, corporatiste et générateur de jalousie.

    Pas de liberté sans interdépendance

    Maintenant, imaginons une personne seule sur une île déserte d’habitants. Cette personne étant seule, elle ne peut à priori nuire à personne… La liberté totale, n’est-ce pas ?

    Et bien non. Parce qu’elle est seule, cette personne devra passer beaucoup de son temps à la cueillette, la chasse, la construction de son habitation et de toute ce qui peut garantir sa sécurité, et peut être ensuite son confort. Autant dire qu’il ne restera pas beaucoup de temps libre à notre Robinson.

    En vérité, cette personne serait beaucoup plus libre (et heureuse) si elle pouvait partager ces tâches avec un ou plusieurs compagnons. Ce qui m’amène à rejeter catégoriquement l’adage selon lequel le Libéralisme c’est le « chacun pour soi ». Au contraire, des individus libres ont naturellement intérêt à coopérer entre eux : cela leur permet de gagner du temps, et de s’enrichir mutuellement.

    A grande échelle, une société libre n’est rien d’autre qu’une société où les citoyens sont en interdépendance entre eux à de multiples égards. De sorte que cette interdépendance les rend responsables les uns vis à vis des autres. Si le cordonnier facture trop cher son client, ce dernier, vendeur de poisson, pourrait éventuellement se venger en vendant lui vendant en retour du poisson pourri… De telle sorte que le cordonnier n’a aucun intérêt à être méchant gratuitement.

    Ce n’est que parce que nous sommes dans une société non-libre, où la plupart des gens sont sous pressions financière (et donc sous pression partout ailleurs) que l’irresponsabilité se développe. Ce qu’on appelle aujourd’hui « entreprises » ne sont malheureusement bien souvent que des organisations de travail semi-forcé où les salariés doivent renoncer à leurs éthiques personnelles par instinct de survie, mais aussi car ils sont confortés par la déshumanisation de ce type de structures, où tout le monde est responsable, donc personne.

    Libéralisme et État

    Le Libéralisme ne refuse pas par principe l’existence d’un État, mais il craint légitimement ce dernier car il sait que le pouvoir est autodestructeur pour l’individu qui en est détenteur. Dès lors, il favorise dès qu’il le peut les structures privées, à priori davantage contrôlées par l’interdépendance qui existe entre les individus, alors que l’État, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est rongé par l’irresponsabilité ambiante, alimentée notamment par le confort économique mais aussi moral qui règne dans les structures « publiques » autant que dans la sphère politique.

    Néanmoins, en 2011, avec internet, les technologies et tout ce qui constitue le progrès de notre société, il faudrait être profondément pessimiste pour ne pas observer les immenses marges de progrès que nous pourrions réaliser dans la gestion des affaires d’état et administrations publiques. Plus que jamais, il faut construire de nouveaux contre-pouvoirs qui permettent aux citoyens de faire valoir leurs droits, leurs mécontentements, et toutes les remontrances qu’ils veulent émettre à l’égard du pouvoir.

    Nous pourrions même aller plus loin en confiant à la société civile la gestion directe de certaines fonctions de l’Etat providence d’aujourd’hui. Et je ne vous parle pas de « privatisations », mais de rendre au contraire encore plus publique que jamais la chose étatique, par des coopératives, des fondations, des associations, des collectifs, bref des organismes beaucoup plus transparents, ouverts, proches des citoyens, et donc plus efficaces dans la réalisation de leurs objectifs. La collectivisation des efforts n’est pas anti-libérale, si celle-ci se fait par le consentement explicite et le concours volontaire des citoyens !

    Le Libéralisme ne refuse pas le pouvoir où l’autorité par principe, il refuse de se soumettre à un pouvoir qu’il n’a pas choisi et/ou qu’il ne peut pas surveiller, contester, renverser, ou concurrencer.

    Dès lors, des mesures comme le tirage au sort, l’ouverture des données publiques, s’imposent comme évidentes aux yeux des libéraux.

    Il faut réhabiliter le Libéralisme

    Il faut arrêter de voir le Libéralisme par le bout de la lorgnette, et sous le regard biaisé des médiocrates et autres dictateurs de l’opinion publique. Le pilier du Libéralisme, c’est avant tout l’Homme. C’est moi, c’est vous, c’est nous.

    Si une société pseudo « libérale » produit des injustices, et des nuisances quelconques qui nuisent in fine à la liberté de certains individus, c’est que les règles initiales qui régissent cette société ne respectent pas totalement le principe de liberté (donc cette société n’est pas libérale). Et dès lors, l’exigence de tout libéral devrait être de se pencher sur ces règles afin de comprendre ce qui ne fonctionne pas bien (là où les socialistes cherchent essentiellement à corriger les méfaits du système).

    En accusant le libéralisme de tous les maux, ce sont des principes nobles que certains rejettent. Voulons-nous vraiment moins de Liberté, moins de responsabilité, moins d’égalité ? Au nom d’un système qui est complètement parti en vrille, devrions-on renoncer à l’Héritage des Lumières en nous repliant sur nous même, en attendant le secours d’un état « providence » qui n’a fait que faillir à ses missions depuis 30 ans ?

    J’ai la faiblesse de penser le contraire. Cette crise n’est pas qu’une crise financière, alimentée par de méchants spéculateurs qui profitent de la libre circulation des capitaux et marchandises.

    Cette crise est aussi l’échec de l’État, du pouvoir centralisé, totalement soumis au capitalisme, à l’oligarchie, et qui en oublie complètement l’intérêt des citoyens dont ils sont pourtant les représentants. Je vous parle de cet état qui sauve la finance mondiale, qui entretient les déficits sans penser aux générations suivantes, et qui divise toujours plus les citoyens par un système social kafkaïen. Plus que du libéralisme, ceci est une crise du capitalisme, de l’emprise de certains intérêts privés sur la sphère publique, et de l’oppression de ce pouvoir sur les citoyens. Enfin et surtout, cette période témoigne d’une crise humaine, où tout est intermédié, de sorte que chacun se déleste de sa propre responsabilité vis à vis de lui même, et de ses voisins. C’est donc aussi une crise de moutonnisme, caractérisée par la faillite du libre arbitre et la victoire de la pensée unique.

    Et pour bouleverser tout ça, croyez moi, il va falloir une bonne dose de Libéralisme.

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