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    article à lire sur le blog du monde Diplomatique sur le sens universel de ce qui se passe à GAZA

    Gaza avant le Congo ? La Palestine avant la Syrie ?

     

    http://blog.mondediplo.net/2014-07-31-Gaza-avant-le-Congo-La-Palestine-avant-la-Syrie

     

    CITATION:

    "[..] Qu’on s’en désole ou pas, l’opinion publique internationale ne mesure pas ses réactions à la seule aune d’une comptabilité macabre. Car elle est sensible aussi à la portée symbolique des situations. A un moment donné, un conflit peut en effet exprimer la « vérité » d’une époque, dépasser le cadre étroit de sa localisation géographique pour gagner une signification universelle. Malgré leurs dissemblances, le Vietnam, l’Afrique du Sud et la Palestine se situent tous trois sur la ligne de faille entre Nord et Sud. L’histoire du siècle passé a certes été marquée par les deux guerres mondiales, par l’émergence, l’apogée et la chute du communisme et par l’affirmation de la puissance des Etats-Unis. Mais, comme nous l’avons montré au fil des chapitres précédents, elle a aussi vu s’émanciper du joug colonial la grande majorité de la population mondiale, qui a cherché à conquérir le droit de décider elle-même de son destin. Le Vietnam a symbolisé la lutte d’un petit peuple du Tiers Monde contre la principale puissance du Nord ; l’Afrique du Sud a illustré la révolte contre un système ségrégationniste dominé par les Blancs ; ultime survivance du « colonialisme de peuplement » européen, la Palestine cristallise les aspirations à un monde qui aura tourné la page de deux siècles de domination de l’Occident…

    De quoi la Palestine est-elle devenue le nom ?

    D’abord, de la domination coloniale de l’Occident. Ensuite, d’une injustice persistante, marquée par une violation permanente du droit international. Enfin, d’une logique de « deux poids, deux mesures », appliquée par les gouvernements, relayée par les Nations unies et théorisée par bon nombre d’intellectuels occidentaux. Au croisement de l’Orient et de l’Occident, du Sud et du Nord, la Palestine symbolise à la fois le monde ancien, marqué par l’hégémonie du Nord, et la gestation d’un monde nouveau fondé sur le principe de l’égalité entre les peuples.

    Serraf a raison. La couverture de l’affrontement israélo-palestinien obéit à des règles différentes de celles qui prévalent pour les autres conflits, et Israël est jugé selon des principes spéciaux. En effet, quel autre exemple connaît-on d’une occupation condamnée depuis plus de quarante ans par les Nations unies sans résultats ni sanctions ? Quel autre cas existe-t-il de puissance conquérante pouvant installer plus de 500 000 colons dans les territoires qu’elle occupe (politique qui, en droit international, constitue un « crime de guerre ») sans que la communauté internationale émette autre chose que des condamnations verbales, sans effet ni suite ? [...] " FIN DE CITATION

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  •  Lettre d'EDWY PLENEL à François HOLLANDE , du 23 juillet 2014

     

     

    Palestine : Monsieur le Président, vous égarez la France

     |  PAR EDWY PLENEL

     

    De l’alignement préalable sur la droite extrême israélienne à l’interdiction de manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, sans compter l’assimilation de cette solidarité à de l’antisémitisme maquillé en antisionisme, François Hollande s’est engagé dans une impasse. Politiquement, il n’y gagnera rien, sauf le déshonneur. Mais, à coup sûr, il y perd la France.
    Cet article est en accès libre.

     Monsieur le Président, cher François Hollande, je n’aurais jamais pensé que vous puissiez rester, un jour, dans l’histoire du socialisme français, comme un nouveau Guy Mollet. Et, à vrai dire, je n’arrive pas à m’y résoudre tant je vous croyais averti de ce danger d’une rechute socialiste dans l’aveuglement national et l’alignement international, cette prétention de civilisations qui se croient supérieures au point de s’en servir d’alibi pour justifier les injustices qu’elles commettent.Vous connaissez bien ce spectre molletiste qui hante toujours votre famille politique. Celui d’un militant dévoué à son parti, la SFIO, d’un dirigeant aux convictions démocratiques et sociales indéniables, qui finit par perdre politiquement son crédit et moralement son âme faute d’avoir compris le nouveau monde qui naissait sous ses yeux. C’était, dans les années 1950 du siècle passé, celui de l’émergence du tiers-monde, du sursaut de peuples asservis secouant les jougs colonisateurs et impériaux, bref le temps de leurs libérations et des indépendances nationales.

     

    Guy Mollet, et la majorité de gauche qui le soutenait, lui opposèrent, vous le savez, un déni de réalité. Ils s’accrochèrent à un monde d’hier, déjà perdu, ajoutant du malheur par leur entêtement, aggravant l’injustice par leur aveuglement. C’est ainsi qu’ils prétendirent que l’Algérie devait à tout prix rester la France, jusqu’à engager le contingent dans une sale guerre, jusqu’à autoriser l’usage de la torture, jusqu’à violenter les libertés et museler les oppositions. Et c’est avec la même mentalité coloniale qu’ils engagèrent notre pays dans une désastreuse aventure guerrière à Suez contre l'Égypte souveraine, aux côtés du jeune État d’Israël.

    Mollet n’était ni un imbécile ni un incompétent. Il était simplement aveugle au monde et aux autres. Des autres qui, déjà, prenaient figure d’Arabes et de musulmans dans la diversité d’origines, la pluralité de cultures et la plasticité de croyance que ces mots recouvrent. Lesquels s’invitaient de nouveau au banquet de l’Histoire, s’assumant comme tels, revendiquant leurs fiertés, désirant leurs libertés. Et qui, selon le même réflexe de dignité et de fraternité, ne peuvent admettre qu’aujourd’hui encore, l’injustice européenne faite aux Juifs, ce crime contre l’humanité auquel ils n’eurent aucune part, se redouble d’une injustice durable faite à leurs frères palestiniens, par le déni de leur droit à vivre librement dans un État normal, aux frontières sûres et reconnues.

    Vous connaissez si bien la suite, désastreuse pour votre famille politique et, au-delà d’elle, pour toute la gauche de gouvernement, que vous l’aviez diagnostiquée vous-même, en 2006, dans Devoirs de vérité (Stock). « Une faute, disiez-vous, qui a été chèrement payée : vingt-cinq ans d’opposition, ce n’est pas rien ! » Sans compter, auriez-vous pu ajouter, la renaissance à cette occasion de l’extrême droite française éclipsée depuis la chute du nazisme et l’avènement d’institutions d’exception, celles d’un pouvoir personnel, celui du césarisme présidentiel. Vingt-cinq ans de « pénitence », insistiez-vous, parce que la SFIO, l’ancêtre de votre Parti socialiste d’aujourd’hui, « a perdu son âme dans la guerre d’Algérie ».

    Vous en étiez si conscient que vous ajoutiez : « Nous avons encore des excuses à présenter au peuple algérien. Et nous devons faire en sorte que ce qui a été ne se reproduise plus. » « Nous ne sommes jamais sûrs d’avoir raison, de prendre la bonne direction, de choisir la juste orientation, écriviez-vous encore. Mais nous devons, à chaque moment majeur, nous poser ces questions simples : agissons-nous conformément à nos valeurs ? Sommes-nous sûrs de ne pas altérer nos principes ? Restons-nous fidèles à ce que nous sommes ? Ces questions doivent être posées à tout moment, au risque sinon d’oublier la leçon. »

    Eh bien, ces questions, je viens vous les poser parce que, hélas, vous êtes en train d’oublier la leçon et, à votre tour, de devenir aveugle au monde et aux autres. Je vous les pose au vu des fautes stupéfiantes que vous avez accumulées face à cet énième épisode guerrier provoqué par l’entêtement du pouvoir israélien à ne pas reconnaître le fait palestinien. J’en dénombre au moins sept, et ce n’est évidemment pas un jeu, fût-il des sept erreurs, tant elles entraînent la France dans la spirale d’une guerre des mondes, des civilisations et des identités, une guerre sans issue, sinon celle de la mort et de la haine, de la désolation et de l’injustice, de l’inhumanité en somme, ce sombre chemin où l’humanité en vient à se détruire elle-même.

    Les voici donc ces sept fautes où, en même temps qu’à l’extérieur, la guerre ruine la diplomatie, la politique intérieure en vient à se réduire à la police.

    Une faute politique doublée d’une faute intellectuelle

    1. Vous avez d’abord commis une faute politique sidérante. Rompant avec la position traditionnellement équilibrée de la France face au conflit israélo-palestinien, vous avez aligné notre pays sur la ligne d’offensive à outrance et de refus des compromis de la droite israélienne, laquelle gouverne avec une extrême droite explicitement raciste, sans morale ni principe, sinon la stigmatisation des Palestiniens et la haine des Arabes.

    Votre position, celle de votre premier communiqué du 9 juillet, invoque les attaques du Hamas pour justifier une riposte israélienne disproportionnée dont la population civile de Gaza allait, une fois de plus, faire les frais. Purement réactive et en grande part improvisée (lire ici l’article de Lenaïg Bredoux), elle fait fi de toute complexité, notamment celle du duo infernal que jouent Likoud et Hamas, l’un et l’autre se légitimant dans la ruine des efforts de paix (lire là l’article de François Bonnet).

    Surtout, elle est inquiétante pour l’avenir, face à une situation internationale de plus en plus incertaine et confuse. À la lettre, ce feu vert donné à un État dont la force militaire est sans commune mesure avec celle de son adversaire revient à légitimer, rétroactivement, la sur-réaction américaine après les attentats du 11-Septembre, son Patriot Act liberticide et sa guerre d’invasion contre l’Irak. Bref, votre position tourne le dos à ce que la France officielle, sous la présidence de Jacques Chirac, avait su construire et affirmer, dans l’autonomie de sa diplomatie, face à l’aveuglement nord-américain.

    Depuis, vous avez tenté de modérer cet alignement néoconservateur par des communiqués invitant à l’apaisement, à la retenue de la force israélienne et au soulagement des souffrances palestiniennes. Ce faisant, vous ajoutez l’hypocrisie à l’incohérence. Car c’est une fausse compassion que celle fondée sur une fausse symétrie entre les belligérants. Israël et Palestine ne sont pas ici à égalité. Non seulement en rapport de force militaire mais selon le droit international.

    En violation de résolutions des Nations unies, Israël maintient depuis 1967 une situation d’occupation, de domination et de colonisation de territoires conquis lors de la guerre des Six Jours, et jamais rendus à la souveraineté pleine et entière d’un État palestinien en devenir. C’est cette situation d’injustice prolongée qui provoque en retour des refus, résistances et révoltes, et ceci d’autant plus que le pouvoir palestinien issu du Fatah en Cisjordanie n’a pas réussi à faire plier l’intransigeance israélienne, laquelle, du coup, légitime les actions guerrières de son rival, le Hamas, depuis qu’il s’est imposé à Gaza.

    Historiquement, la différence entre progressistes et conservateurs, c’est que les premiers cherchent à réduire l’injustice qui est à l’origine d’un désordre tandis que les seconds sont résolus à l’injustice pour faire cesser le désordre. Hélas, Monsieur le Président, vous avez spontanément choisi le second camp, égarant ainsi votre propre famille politique sur le terrain de ses adversaires.

    2. Vous avez ensuite commis une faute intellectuelle en confondant sciemment antisémitisme et antisionisme. Ce serait s’aveugler de nier qu’en France, la cause palestinienne a ses égarés, antisémites en effet, tout comme la cause israélienne y a ses extrémistes, professant un racisme anti-arabe ou antimusulman. Mais assimiler l’ensemble des manifestations de solidarité avec la Palestine à une résurgence de l’antisémitisme, c’est se faire le relais docile de la propagande d’État israélienne.

    Mouvement nationaliste juif, le sionisme a atteint son but en 1948, avec l’accord des Nations unies, URSS comprise, sous le choc du génocide nazi dont les Juifs européens furent les victimes. Accepter cette légitimité historique de l’État d’Israël, comme a fini par le faire sous l’égide de Yasser Arafat le mouvement national palestinien, n’entraîne pas que la politique de cet État soit hors de la critique et de la contestation. Être antisioniste, en ce sens, c’est refuser la guerre sans fin qu’implique l’affirmation au Proche-Orient d’un État exclusivement juif, non seulement fermé à toute autre composante mais de plus construit sur l’expulsion des Palestiniens de leur terre.

    Confondre antisionisme et antisémitisme, c’est installer un interdit politique au service d’une oppression. C’est instrumentaliser le génocide dont l’Europe fut coupable envers les Juifs au service de discriminations envers les Palestiniens dont, dès lors, nous devenons complices. C’est, de plus, enfermer les Juifs de France dans un soutien obligé à la politique d’un État étranger, quels que soient ses actes, selon la même logique suiviste et binaire qui obligeait les communistes de France à soutenir l’Union soviétique, leur autre patrie, quels que soient ses crimes. Alors qu’évidemment, on peut être juif et antisioniste, juif et résolument diasporique plutôt qu’aveuglément nationaliste, tout comme il y a des citoyens israéliens, hélas trop minoritaires, opposés à la colonisation et solidaires des Palestiniens.

    Brandir cet argument comme l’a fait votre premier ministre aux cérémonies commémoratives de la rafle du Vél’ d’Hiv’, symbole de la collaboration de l’État français au génocide commis par les nazis, est aussi indigne que ridicule. Protester contre les violations répétées du droit international par l’État d’Israël, ce serait donc préparer la voie au crime contre l’humanité ! Exiger que justice soit enfin rendue au peuple palestinien, pour qu’il puisse vivre, habiter, travailler, circuler, etc., normalement, en paix et en sécurité, ce serait en appeler de nouveau au massacre, ici même !

     

     

    Une atteinte sécuritaire aux libertés fondamentales

    Que ce propos soit officiellement tenu, alors même que les seuls massacres que nous avons sous les yeux sont ceux qui frappent les civils de Gaza, montre combien cette équivalence entre antisémitisme et antisionisme est brandie pour fabriquer de l’indifférence. Pour nous rendre aveugles et sourds. « L’indifférence, la pire des attitudes », disait Stéphane Hessel dans Indignez-vous !, ce livre qui lui a valu tant de mépris des indifférents de tous bords, notamment parce qu’il y affirmait qu’aujourd’hui, sa « principale indignation concerne la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie ».

    Avec Edgar Morin, autre victime de cabales calomnieuses pour sa juste critique de l’aveuglement israélien, Stéphane Hessel incarne cette gauche qui ne cède rien de ses principes et de ses valeurs, qui n’hésite pas à penser contre elle-même et contre les siens et qui, surtout, refuse d’être prise au piège de l’assignation obligée à une origine ou à une appartenance. Cette gauche libre, Monsieur le Président, vous l’aviez conviée à marcher à vos côtés, à vous soutenir et à dialoguer avec vous, pour réussir votre élection de 2012. Maintenant, hélas, vous lui tournez le dos, désertant le chemin d’espérance tracé par Hessel et Morin et, de ce fait, égarant ceux qui vous ont fait confiance.

    3. Vous avez aussi commis une faute démocratique en portant atteinte à une liberté fondamentale, celle de manifester. En démocratie, et ce fut une longue lutte pour l’obtenir, s’exprimer par sa plume, se réunir dans une salle ou défiler dans les rues pour défendre ses opinions est un droit fondamental. Un droit qui ne suppose pas d’autorisation. Un droit qui n’est pas conditionné au bon vouloir de l’État et de sa police. Un droit dont les abus éventuels sont sanctionnés a posteriori, en aucun cas présumés a priori. Un droit qui, évidemment, vaut pour les opinions, partis et colères qui nous déplaisent ou nous dérangent.

    L’histoire des manifestations de rue est encombrée de désordres et de débordements, de violences où se disent des souffrances délaissées et des colères humiliées, des ressentiments parfois amers, dans la contestation d’un monopole étatique de la seule violence légitime. Il y en eut d’ouvrières, de paysannes, d’étudiantes… Il y en eut, ces temps derniers, dans la foulée des manifestations bretonnes des Bonnets rouges, écologistes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, conservatrices contre le mariage pour tous. Il y eut même une manifestation parisienne aux banderoles et slogans racistes, homophobes, discriminatoires, celle du collectif « Jour de colère » en janvier dernier (lire ici notre reportage).

    S’il existe une spécialité policière dite du maintien de l’ordre, c’est pour nous apprendre à vivre avec cette tension sociale qui, parfois, déborde et où s’expriment soudain, dans la confusion et la violence, ceux qui se sentent d’ordinaire sans voix, oubliés, méprisés ou ignorés – et qui ne sont pas forcément aimables ou honorables. Or voici qu’avec votre premier ministre, vous avez décidé, en visant explicitement la jeunesse des quartiers populaires, qu’un seul sujet justifiait l’interdiction de manifester : la solidarité avec la Palestine, misérablement réduite par la propagande gouvernementale à une libération de l’antisémitisme.

    Cette décision sans précédent, sinon l’atteinte au droit de réunion portée fin 2013 par Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, toujours au seul prétexte de l’antisémitisme (lire ici notre position à l’époque), engage votre pouvoir sur le chemin d’un État d’exception, où la sécurité se dresse contre la liberté. Actuellement en discussion au Parlement, l’énième loi antiterroriste va dans la même direction (lire là l’article de Louise Fessard), en brandissant toujours le même épouvantail pour réduire nos droits fondamentaux : celui d’une menace terroriste dont l’évidente réalité est subrepticement étendue, de façon indistincte, aux idées exprimées et aux engagements choisis par nos compatriotes musulmans, dans leur diversité et leur pluralité, d’origine, de culture ou de religion. 

    Accepter la guerre des civilisations à l’extérieur, c’est finir par importer la guerre à l’intérieur. C’est en venir à criminaliser des opinions minoritaires, dissidentes ou dérangeantes. Et c’est ce choix irresponsable qu’a d’emblée fait celui que vous avez, depuis, choisi comme premier ministre, en désignant à la vindicte publique un« ennemi intérieur », une cinquième colonne en quelque sorte peu ou prou identifiée à l’islam. Et voici que hélas, à votre tour, loin d’apaiser la tension, vous vous égarez en cédant à cette facilité sécuritaire, de courte vue et de peu d’effet.

    4. Vous avez également commis une faute républicaine en donnant une dimension religieuse au débat français sur le conflit israélo-palestinien. C’est ainsi qu’après l’avoir réduit à des « querelles trop loin d’ici pour être importées », vous avez symboliquement limité votre geste d’apaisement à une rencontre avec les représentants des cultes. Après avoir réduit la diplomatie à la guerre et la politique à la police, c’était au tour de la confrontation des idées d’être réduite, par vous-même, à un conflit des religions. Au risque de l’exacerber.

    Là où des questions de principe sont en jeu, de justice et de droit, vous faites semblant de ne voir qu’expression d’appartenances et de croyances. La vérité, c’est que vous prolongez l’erreur tragique faite par la gauche de gouvernement depuis que les classes populaires issues de notre passé colonial font valoir leurs droits à l’égalité. Il y a trente ans, la « Marche pour l’égalité et contre le racisme » fut rabattue en « Marche des Beurs », réduite à l’origine supposée des marcheurs, tout comme les grèves des ouvriers de l’automobile furent qualifiées d’islamistes parce qu’ils demandaient, entre autres revendications sociales, le simple droit d’assumer leur religion en faisant leurs prières.

    Cette façon d’essentialiser l’autre, en l’espèce le musulman, en le réduisant à une identité religieuse indistincte désignée comme potentiellement étrangère, voire menaçante, revient à refuser de l’admettre comme tel. Comme un citoyen à part entière, vraiment à égalité c’est-à-dire à la fois semblable et différent. Ayant les mêmes droits et, parmi ceux-ci, celui de faire valoir sa différence. De demander qu’on l’admette et qu’on la respecte. D’obtenir en somme ce que, bien tardivement, sous le poids du crime dont les leurs furent victimes, nos compatriotes juifs ont obtenu : être enfin acceptés comme français et juifs. L’un et l’autre. L’un avec l’autre. L’un pas sans l’autre.

     

    Un antiracisme oublieux et infidèle

    Si vous pensez spontanément religion quand s’expriment ici même des insatisfactions et des colères en solidarité avec le monde arabe, univers où dominent la culture et la foi musulmanes, c’est paradoxalement parce que vous ne vous êtes pas résolus à cette évidence d’une France multiculturelle. À cette banalité d’une France plurielle, vivant diversement ses appartenances et ses héritages, qu’à l’inverse, votre crispation, où se mêlent la peur et l’ignorance, enferme dans le communautarisme religieux. Pourtant, les musulmans de France font de la politique comme vous et moi, en pensant par eux-mêmes, en inventant par leur présence au monde, à ses injustices et à ses urgences, un chemin de citoyenneté qui est précisément ce que l’on nomme laïcisation.

    C’est ainsi, Monsieur le Président, qu’au lieu d’élever le débat, vous en avez, hélas, attisé les passions. Car cette réduction des musulmans de France à un islam lui-même réduit, par le prisme sécuritaire, au terrorisme et à l’intégrisme est un cadeau fait aux radicalisations religieuses, dans un jeu de miroirs où l’essentialisation xénophobe finit par justifier l’essentialisation identitaire. Une occasion offerte aux égarés en tous genres.

    5. Vous avez surtout commis une faute historique en isolant la lutte contre l’antisémitisme des autres vigilances antiracistes. Comme s’il fallait la mettre à part, la sacraliser et la différencier. Comme s’il y avait une hiérarchie dans le crime contre l’humanité, le crime européen de génocide l’emportant sur d’autres crimes européens, esclavagistes ou coloniaux. Comme si le souvenir de ce seul crime monstrueux devait amoindrir l’indignation, voire simplement la vigilance, vis-à-vis d’autres crimes, de guerre ceux-là, commis aujourd’hui même. Et ceci au nom de l’origine de ceux qui les commettent, brandie à la façon d’une excuse absolutoire alors même, vous le savez bien, que l’origine, la naissance ou l’appartenance, quelles qu’elles soient, ne protègent de rien, et certainement pas des folies humaines.

    Ce faisant, votre premier ministre et vous-même n’avez pas seulement encouragé une détestable concurrence des victimes, au lieu des causes communes qu’il faudrait initier et promouvoir. Vous avez aussi témoigné d’un antiracisme fort oublieux et très infidèle. Car il ne suffit pas de se souvenir du crime commis contre les juifs. Encore faut-il avoir appris et savoir transmettre la leçon léguée par l’engrenage qui y a conduit : cette lente accoutumance à la désignation de boucs émissaires, essentialisés, caricaturés et calomniés dans un brouet idéologique d’ignorance et de défiance qui fit le lit des persécutions.

    Or comment ne pas voir qu’aujourd’hui, dans l’ordinaire de notre société, ce sont d’abord nos compatriotes d’origine, de culture ou de croyance musulmane qui occupent cette place peu enviable ? Et comment ne pas comprendre qu’à trop rester indifférents ou insensibles à leur sort, ce lot quotidien de petites discriminations et de grandes détestations, nous habituons notre société tout entière à des exclusions en chaîne, tant le racisme fonctionne à la manière d’une poupée gigogne, des Arabes aux Roms, des Juifs aux Noirs, et ainsi de suite jusqu’aux homosexuels et autres prétendus déviants ?

    Ne s’attarder qu’à la résurgence de l’antisémitisme, c’est dresser une barrière immensément fragile face au racisme renaissant. Le Front national deviendrait-il soudain fréquentable parce qu’il aurait, selon les mots de son vice-président, fait« sauter le verrou idéologique de l’antisémitisme » afin de « libérer le reste » ? L’ennemi de l’extrême droite, confiait à Mediapart la chercheuse qui a recueilli cette confidence de Louis Aliot, « n’est plus le Juif mais le Français musulman » (lire ici notre entretien avec Valérie Igounet).

    De fait, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), dont vous ne pouvez ignorer les minutieux et rigoureux travaux, constate, de rapport en rapport annuels, une montée constante de l’intolérance antimusulmane et de la polarisation contre l’islam (lire nos articles ici et ). Dans celui de 2013, on pouvait lire ceci, sous la plume des sociologues et politologues qu’elle avait sollicités : « Si on compare notre époque à celle de l’avant-guerre, on pourrait dire qu’aujourd’hui le musulman, suivi de près par le Maghrébin, a remplacé le juif dans les représentations et la construction d’un bouc émissaire. »

    L’antiracisme conséquent est celui qui affronte cette réalité tout en restant vigilant sur l’antisémitisme. Ce n’est certainement pas celui qui, à l’inverse, pour l’ignorer ou la relativiser, brandit à la manière d’un étendard la seule lutte contre l’antisémitisme. Cette faute, hélas, Monsieur le Président, est impardonnable car non seulement elle distille le venin d’une hiérarchie parmi les victimes du racisme, mais de plus elle conforte les moins considérées d’entre elles dans un sentiment d’abandon qui nourrit leur révolte, sinon leur désespoir. Qui, elles aussi, les égare.

    6. Vous avez par-dessus tout commis une faute sociale en transformant la jeunesse des quartiers populaires en classe dangereuse. Votre premier ministre n’a pas hésité à faire cet amalgame grossier lors de son discours du Vél’ d’Hiv’, désignant à la réprobation nationale ces « quartiers populaires » où se répand l’antisémitisme « auprès d’une jeunesse souvent sans repères, sans conscience de l’Histoire et qui cache sa “haine du Juif ” derrière un antisionisme de façade et derrière la haine de l’État d’Israël ».

    Mais qui l’a abandonnée, cette jeunesse, à ces démons ? Qui sinon ceux qui l’ont délaissée ou ignorée, stigmatisée quand elle revendique en public sa religion musulmane, humiliée quand elle voit se poursuivre des contrôles policiers au faciès, discriminée quand elle ne peut progresser professionnellement et socialement en raison de son apparence, de son origine ou de sa croyance ? Qui sinon ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, nous gouvernent, vous, Monsieur le Président et, surtout, votre premier ministre qui réinvente cet épouvantail habituel des conservatismes qu’est l’équivalence entre classes populaires et classes dangereuses ?

    Une jeunesse des quartiers populaires stigmatisée

    Cette jeunesse n’a-t-elle pas, elle aussi, des idéaux, des principes et des valeurs ? N’est-elle pas, autant que vous et moi, concernée par le monde, ses drames et ses injustices ? Par exemple, comment pouvez-vous ne pas prendre en compte cette part d’idéal, fût-il ensuite dévoyé, qui pousse un jeune de nos villes à partir combattre en Syrie contre un régime dictatorial et criminel que vous-même, François Hollande, avez imprudemment appelé à « punir » il y a tout juste un an ? Est-ce si compliqué de savoir distinguer ce qui est de l’ordre de l’idéalisme juvénile et ce qui relève de la menace terroriste, au lieu de tout criminaliser en bloc en désignant indistinctement des « djihadistes » ?

    Le pire, c’est qu’à force d’aveuglement, cette politique de la peur que, hélas, votre pouvoir assume à son tour, alimente sa prophétie autoréalisatrice. Inévitablement, elle suscite parmi ses cibles leur propre distance, leurs refus et révoltes, leur résistance en somme, un entre soi de fierté ou de colère pour faire face aux stigmatisations et aux exclusions, les affronter et les surmonter. « On finit par créer un danger, en criant chaque matin qu’il existe. À force de montrer au peuple un épouvantail, on crée le monstre réel » : ces lignes prémonitoires sont d’Émile Zola, en 1896, au seuil de son entrée dans la mêlée dreyfusarde, dans un article du Figaro intitulé « Pour les Juifs ».

    Zola avait cette lumineuse prescience de ceux qui savent se mettre à la place de l’autre et qui, du coup, comprennent les révoltes, désirs de revanche et volonté de résister, que nourrit un trop lourd fardeau d’humiliations avec son cortège de ressentiments. Monsieur le Président, je ne mésestime aucunement les risques et dangers pour notre pays de ce choc en retour. Mais je vous fais reproche de les avoir alimentés plutôt que de savoir les conjurer. De les avoir nourris, hélas, en mettant à distance cette jeunesse des quartiers populaires à laquelle, durant votre campagne électorale, vous aviez tant promis au point d’en faire, disiez-vous, votre priorité. Et, du coup, en prenant le risque de l’abandonner à d’éventuels égarements.

    7. Vous avez, pour finir, commis une faute morale en empruntant le chemin d’une guerre des mondes, à l’extérieur comme à l’intérieur. En cette année 2014, de centenaire du basculement de l’Europe dans la barbarie guerrière, la destruction et la haine, vous devriez pourtant y réfléchir à deux fois. Cet engrenage est fatal qui transforme l’autre, aussi semblable soit-il, en étranger et, finalement, en barbare – et c’est bien ce qui nous est arrivé sur ce continent dans une folie destructrice qui a entraîné le monde entier au bord de l’abîme.

    Jean Jaurès, dont nous allons tous nous souvenir le 31 juillet prochain, au jour anniversaire de son assassinat en 1914, fut vaincu dans l’instant, ses camarades socialistes basculant dans l’Union sacrée alors que son cadavre n’était pas encore froid. Tout comme d’autres socialistes, allemands ceux-là, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, finirent assassinés en 1919 sur ordre de leurs anciens camarades de parti, transformés en nationalistes et militaristes acharnés. Mais aujourd’hui, connaissant la suite de l’histoire, nous savons qu’ils avaient raison, ces justes momentanément vaincus qui refusaient l’aveuglement des identités affolées et apeurées.

    Vous vous souvenez, bien sûr, de la célèbre prophétie de Jaurès, en 1895, à la Chambre des députés : « Cette société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage. » Aujourd’hui que les inégalités provoquées par un capitalisme financier avide et rapace ont retrouvé la même intensité qu’à cette époque, ce sont les mêmes orages qu’il vous appartient de repousser, à la place qui est la vôtre.

    Vous n’y arriverez pas en continuant sur la voie funeste que vous avez empruntée ces dernières semaines, après avoir déjà embarqué la France dans plusieurs guerres africaines sans fin puisque sans stratégie politique (lire ici l’article de François Bonnet). Vous ne le ferez pas en ignorant le souci du monde, de ses fragilités et de ses déséquilibres, de ses injustices et de ses humanités, qui anime celles et ceux que le sort fait au peuple palestinien concerne au plus haut point.

    Monsieur le Président, cher François Hollande, vous avez eu raison d’affirmer qu’il ne fallait pas « importer » en France le conflit israélo-palestinien, en ce sens que la France ne doit pas entrer en guerre avec elle-même. Mais, hélas, vous avez vous-même donné le mauvais exemple en important, par vos fautes, l’injustice, l’ignorance et l’indifférence qui en sont le ressort.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Le Dr Rath Health Foundation est le Récepteur du "Relais de la vie et de la mémoire» des survivants d'Auschwitz

    Chers survivants du camp de concentration d'Auschwitz,
    Chers gardiens de la mémoire d'Auschwitz,
    Cher dignitaires,
    Chers invités,
     

    Au nom de notre fondation, je vous souhaite la bienvenue. Je tiens également à remercier Août Kowalczyk, Helena Wisla et la Fondation Hospicjum Oswiecim pour le grand effort pour organiser cette réunion. Il ya plus de quatre ans, j'ai rencontré Août Kowalczyk pour la première fois lors d'une conférence de notre fondation à La Haye, aux Pays-Bas, où il a partagé ses expériences d'Auschwitz.

    Dans l'intervalle, nous avons rencontré de nombreuses fois et j'ai également eu l'honneur de rencontrer d'autres gardiens de la mémoire d'Auschwitz. Aujourd'hui, vous avez décidé de passer le relais de la mémoire, le "relais de la vie" à la prochaine génération. Pour mener à bien votre mémoire, les survivants d'Auschwitz, dans la prochaine génération est le plus grand honneur de toute organisation ou tout être humain peut recevoir.

    Mais nous ne sommes pas seuls ici aujourd'hui. Avec nous, c'est la mémoire de ces millions de personnes qui ont été sauvagement assassinés dans le KZ Auschwitz I, Birkenau et l'IG Farben KZ Monowitz.

    Avec nous sont les gens de la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Belgique, la France, la Grande-Bretagne, la Grèce, les Pays-Bas, la Norvège, la Russie, la Yougoslavie, et de nombreux autres pays.

    Avec nous sont le peuple juif, les personnes d'origine slave et tous ceux qui ont été assassinés simplement en raison de leur race et de nationalité.

    Nous nous inclinons devant vous. Et nous sommes ici aujourd'hui dans votre mémoire.

    Je suis particulièrement honoré d'être ici parmi vous, les gardiens de la mémoire d'Auschwitz, parce que je suis né en Allemagne. Avant d'aller plus loin, je tiens à vous prosterner devant vous tous et demander pardon pour les crimes commis par les Allemands à Auschwitz ici et à travers le monde.

    Nous sommes ici aujourd'hui pour protéger la vie, la santé et la dignité, car ce sont les valeurs qui ont été le plus souvent victimes de violence dans le passé et qui sont, par conséquent, à la pointe de ce que nous devons protéger pour les générations à venir.

    Cette conférence a lieu à un carrefour de l'histoire. D'une part, vous, les survivants d'Auschwitz, avez décidé de passer le flambeau du souvenir, le «relais de la vie», à la génération suivante.

    D'autre part, l'humanité a atteint un point où la possibilité d'une troisième guerre mondiale est discuté ouvertement. Cette guerre, sans doute, serait déclencher un holocauste nucléaire et conduire l'humanité vers l'abîme. Cette conférence exposera les groupes d'intérêt qui préparent ouvertement à la Troisième Guerre mondiale et envoient un message de paix, qui sera entendue dans le monde entier.

    Nous avons beaucoup appris sur l'histoire de vous, les gardiens de la mémoire d'Auschwitz, des renseignements précieux qui doit être préservé pour les générations futures. Nous constatons également une abondance de faits dans les dossiers de Nuremberg Tribunal des crimes de guerre et autres documents historiques. Seulement si nous et les générations futures allons effectuer ces «leçons de l'histoire" que nous serons en mesure d'empêcher la répétition des crimes qui ont eu lieu au cours de la Seconde Guerre mondiale ici à Auschwitz à l'avenir.

    Les préparatifs des entreprises pour la Seconde Guerre mondiale a commencé dès 1925, quand Bayer, BASF, Hoechst et d'autres multinationales allemandes ont formé un cartel appelé «IG Farben Industrie". L'objectif déclaré de cette entente était d'obtenir le contrôle des marchés mondiaux dans les secteurs industriels clés de la chimie, de la pharmacie et de la pétrochimie.Déjà en 1925, quand cette entente a été fondée, sa valeur de l'entreprise a dépassé 11 milliards de Reichsmark et elle employait plus de 80.000 personnes.

    L'une des industries stratégiques pour lesquels IG Farben demandé contrôle global a été l'industrie pharmaceutique "entreprise de placement». Ils savaient que l'industrie pharmaceutique n'est pas principalement une industrie de la santé, mais une entreprise de placement qui définit le corps humain comme son marché. Tout en se présentant comme le pourvoyeur de la santé, toute l'existence de ce secteur de l'investissement a été basée sur la poursuite et l'expansion des maladies que les marchés de plusieurs milliards de dollars pour les médicaments brevetés.

    La condition préalable à l'établissement d'un monopole mondial pour cette activité d'investissement avec des médicaments brevetés a été la tentative d'éliminer systématiquement toutes les thérapies naturelles non-brevetables.

    En 1933, IG Farben est devenu le principal bailleur de fonds des nazis au pouvoir. Et dans les années suivantes ce cartel chimique / pharmaceutique allemand est devenu les complices d'entreprise dans les préparatifs de la conquête militaire de l'Europe.

    Les enregistrements du document de Nuremberg Tribunal des crimes de guerre que Bayer, BASF et Hoechst ont donné plus de 80 millions de Reichsmark pour les nazis et leurs sous-organisations. En contrepartie de cet «investissement» IG Farben a repris les industries chimiques, pharmaceutiques et pétrochimiques dans les pays occupés pendant la Seconde Guerre mondiale dans le but ultime de créer et de dominer un "marché européen" former Lisbonne à Sofia.

    Ce document de Nuremberg Tribunal des crimes de guerre, une lettre écrite par le directeur d'IG Farben Knieriem au gouvernement nazi le 20 Juillet, 1940 - peu de temps après la victoire sur la France - décrit les outils qui IG Farben destiné à consolider son rôle clé en Europe. La lettre IG Farben spécifie une monnaie commune européenne, le droit européen commun, et même un système de justice européenne - tout cela sous le contrôle de la coalition Nazi / IG Farben.

    A Auschwitz, IG Farben a construit le plus grand complexe industriel en Europe à produire des produits chimiques et des explosifs pour la Seconde Guerre mondiale avant de l'Est. Ce complexe industriel de 24 kilomètres carrés - ainsi que l'expansion massive des camps de concentration à proximité comme un réservoir de main-d'œuvre esclave - a été financé avec des crédits de près d'un milliard de Reichsmark par la Deutsche Bank.

    La division pharmaceutique de Bayer a utilisé des milliers de prisonniers dans des expériences mortelles pour tester leurs produits chimiques brevetés «chimiothérapie».

    Au cours de la Nuremberg Tribunal des crimes de guerre 24 dirigeants de IG Farben Industrie ont été jugés pour crimes contre l'humanité et beaucoup d'entre eux ont été condamnés.

    Procureur américain Telford Taylor résume le rôle de ce cartel chimique pendant le Tribunal de Nuremberg de la façon suivante: sans IG Farben, la deuxième guerre mondiale n'aurait pas été possible.

    Pendant six longues décennies, les archives du Tribunal de Nuremberg contre les dirigeants de la cartel IG Farben ont été cachés dans les archives. En Juillet de cette année, notre fondation a obtenu l'accès à ces fichiers et publié plus de 40 000 pages de ce tribunal importante sur Internet. A partir de maintenant, tout le monde, les enfants de l'école et les adultes, peut lire et étudier ces importants documents en ligne partout dans le monde.

    Avec le début de la guerre froide, certains des dirigeants d'IG Farben qui ont subi un procès à Nuremberg ont été réintégrés dans les postes les plus élevés de l'industrie allemande. Karl Wurster, président de Degesch - le fabricant du cyclone B pour les chambres à gaz d'Auschwitz - est devenu chef de la direction de BASF.

    Fritz ter Meer, le directeur de Bayer et IG Farben condamné à Nuremberg pour génocide et l'esclavage crimes commis ici à Auschwitz, a été libéré de prison après seulement quatre ans.10 ans après, il a été condamné comme un criminel de guerre à Nuremberg il était de nouveau président du conseil de surveillance de Bayer.

    Hans Globke avait été co-auteur des lois raciales de Nuremberg et a également été responsable de la rédaction des nouvelles lois de la Grande Europe "Reich" dans les pays occupés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Après la Seconde Guerre mondiale Globke est devenu ministre de la Chancellerie dans le bureau de la chancelière allemande Adenauer. Comme le "éminence grise" et en dehors de tout contrôle parlementaire, il contrôlait pratiquement tous les aspects de la vie politique en Allemagne de l'Ouest après la guerre des services secrets à la poursuite des plans de l'huile et cartel de la drogue à la conquête de l'Europe en vertu de l'UE nouvellement construit .

    Walter Hallstein, un éminent professeur de droit sous le régime nazi a déclaré dans un discours prononcé en 1939: «Une des lois les plus importantes (dans les pays européens occupés) est la« Loi sur la protection du sang allemand et de l'honneur "...."

    En 1957, le même «sang et honneur" avocat est devenu le principal architecte de la structure de base de l'Union européenne et le premier chef de la "Commission européenne" - l'organe exécutif de l'UE conçu dès le début pour dominer l'Europe en dehors de tout contrôle démocratique.

    En résumé, nazis et IG Farben hommes ont conçu la Commission européenne comme «Politburo» de l'après-guerre règle du Cartel Pharma Europe.

    Comme conséquence directe de l'influence de ces intérêts, les décisions du Parlement européen ont peu, voire aucune, influence sur les lois et sur les soi-disant «directives européennes» imposées par la «Commission européenne» sur la vie de 400 millions de de personnes en Europe.

    Dans le même temps, les élections pour le Parlement européen ne sont guère plus qu'une mascarade, tromper le peuple de l'Europe en décrivant la structure de l'UE comme un système démocratique.

    Le fondement de toute démocratie est le pouvoir du peuple. Si le pouvoir exécutif n'est plus contrôlé par la volonté du peuple, la démocratie se transforme en dictature.

    Aujourd'hui, les ombres d'IG Farben sont toujours s'attarder sur l'Europe. Les objectifs des successeurs d'IG Farben sont aujourd'hui rejoint par les hydrocarbures et les multinationales de médicaments d'autres pays européens. Mais leurs objectifs restent les même que ceux de l'IG Farben pendant la Seconde Guerre mondiale: d'établir et de contrôler un marché européen de «Lisbonne à Sofia" avec des médicaments pharmaceutiques brevetés et autres produits de haute technologie brevetables.

    Les vastes zones pour lesquelles ces intérêts corporatifs cherchent contrôle couvrent aujourd'hui de plus en plus les zones de la société et touchent tous la vie sur notre continent.Ils comprennent les brevets sur les gènes - afin de prendre le contrôle des mêmes molécules de l'hérédité et de la vie - et les brevets sur les plantes génétiquement modifiées dans le but de prendre le contrôle de notre alimentation quotidienne.

    Le plus connu parmi les industries qui cherchent contrôle sur nos vies est le "commerce pharmaceutique avec la maladie". Comme mentionné précédemment, cette industrie est basée sur la promesse de la santé, mais toute son existence dépend de la promotion de maladies comme les marchés. Nous savons aujourd'hui que les maladies cardiovasculaires, le cancer, des déficiences immunitaires et autres maladies sont largement évitables. Leur perpétuation délibérée à des fins d'entreprise de l'entreprise de produits pharmaceutiques est un crime.

    À la suite de la pratique contraire à l'éthique de cette industrie, le nombre de victimes de ce modèle d'affaires frauduleux a dépassé un milliard de personnes et a dépassé le nombre des victimes de toutes les guerres de l'humanité prises ensemble.

    Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, la même Commission européenne vient de publier une directive qui va transformer l'Europe en le "continent orwellien". Selon cette directive de l'UE, à partir de maintenant tous les numéros de téléphone que vous appelez, toutes les adresses e-mail, vous contacter seront stockés. Et pas seulement de vous, mais pour 400 millions de personnes à travers l'Europe. Il n'est pas difficile de comprendre ce que signifient ces outils dans les mains de ces groupes d'intérêt qui ont si souvent abusé de leur pouvoir dans le passé.

    Notre rencontre a lieu à un carrefour de l'histoire. Les responsables politiques des principaux pays d'exportation de produits pharmaceutiques et de produits pétrochimiques, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont déjà publiquement parlé de la Troisième Guerre mondiale et ont déclaré leur volonté d'utiliser des armes nucléaires.

    Dans le sillage d'un holocauste nucléaire qui a suivi et lois martiales à l'échelle mondiale, les intérêts des entreprises qui étaient derrière la Seconde Guerre mondiale, pourraient abuser de ces pouvoirs une fois encore.

    Pourtant, ces plans innommables ne peuvent être concrétisées si elles restent dans l'obscurité, si on ne parle pas ouvertement de ce sujet - et si nous restons indifférents.

    Si ces plans sont mis à la lumière du jour, ils ne peuvent plus être mises en œuvre. A partir d'aujourd'hui, même si une telle guerre serait impensable commencé au nom de ces intérêts, il ne pouvait plus être gagnée, parce que le monde entier serait pointer leurs doigts sur eux.

    Nous sommes unis ici car Auschwitz a été un symbole de l'un des plus grands crimes de l'histoire de l'humanité.

    En remettant le "relais de la vie" sur nous, nous promettons que nous n'aurons pas de repos jusqu'à ce que Auschwitz est devenu un "porte d'entrée pour l'avenir."

    Seulement si nous soulignons l'intérêt social derrière la Seconde Guerre mondiale sera présente et les générations futures en mesure d'assurer la paix sur notre planète. Seulement si nous identifions le "commerce avec la maladie", avec notre nourriture, de l'énergie fossile comme le plus grand obstacle pour un monde meilleur, nous serons en mesure de construire un tel monde de la santé, la paix et les droits humains.

    Dans un premier temps, nous allons prendre la Constitution pour une «Europe pour le peuple et par le peuple» de vous, les survivants d'Auschwitz, comme les gardiens les plus crédibles de la mémoire de notre temps et l'utiliser pour construire une Europe pour le peuple et par le peuple.

    Avec ce «relais de la vie" que vous nous donnez aujourd'hui, nous appelons maintenant à chacun de nous, jeunes et vieux, de l'Est et de l'Ouest, les gens et les organisations de même rejoindre.

    Joignez-vous à nous pour créer un "mouvement de la vie" de porter le "relais de la vie" et la mémoire d'Auschwitz et de l'utiliser pour construire un monde de la santé et de la paix durable pour tous.

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  • Je viens de découvrir ce livre sur le web! J'avoue que je suis impressionnée par son importance. Je me permets de copier coller le tout début pour qu'au passage vous puissiez jauger sa profondeur et   cliquer sur le site très documenté et je tiens à témoigner de tout mon respect aux éditeurs du site.

    C'est un évènement: certaines archives ont enfin été ouvertes et ce sont des rescapés d'Auschwitz qui ont signé ce livre. Aucune affirmation, aucun fait n'y est présenté sans l'origine, vérifiable,  des preuves . Ces documents sont fondés et précieux.

    On y résume, démantelle, décrit et prouve chaque partie de la dictature européenne et de ses extensions en cours.  Je remercie ces serviteurs de l'humanité dans son ensemble pour les mémoires et pour les générations futures, car l'Europe et la France sont dans un tournant hyper glissant. 

    Le livre est en ligne maintenant sur http://www.relay-of-life.org/fr/chapter.html

     

     

     

    La Fondation du Dr Rath a réceptionné

    le
    « Relais de la Vie » (en anglais : Relay of Life)
    de la part des survivants d'Auschwitz.

     

    Les Racines Nazies de “l’Union Européenne de Bruxelles”

    Ce que vous aviez toujours voulu savoir sur "l'Union Européenne de Bruxelles" – Mais que personne n'osait vous dire !

    Introduction:

    Chapitre 1:

    Résumé des preuves

    SUITE....http://www.relay-of-life.org/fr/chapter.html

     

    Pour faciliter la lecture du doc sur le site " relay of life " PENSER à CLIQUER SUR FRANCAIS EN HAUT DE L'ECRAN, il ressemble à ceci:  ET ICONE   1/1  

    Lire la suite...

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