• article à voir sur: http://www.camer.be/index1.php?art=17304&rub=30:27

    CAMEROUN:POINT DE VUE

    Cameroun: Reconnaissance du Génocide perpétré par la France au Cameroun, le RJC interpelle le Secrétaire général des Nations Unies

    RJC:Camer.beMonsieur...La jeunesse Camerounaise réunie au sein du rassemblement de la jeunesse Camerounaise a l’honneur de vous saisir respectueusement par la présente dans l’optique d’obtenir justice à  travers la reconnaissance par la France du Génocide perpétré au Cameroun entre 1948 et 1971. Ces massacres de la France doivent faire l’objet d’une enquête de l’ONU, d’où la plainte de la jeunesse Camerounaise conformément au droit international.  Paris, s’apprête à examiner une proposition de loi pénalisant la négation des génocides.

    L'Assemblée nationale française doit examiner ce  jeudi 22 décembre une proposition de loi pénalisant la négation d’un génocide reconnu par la loi. La jeunesse Camerounaise demande d’abord à la France de reconnaitre le génocide perpétré par l’armée française au Cameroun entre 1948 et 1971.

    En effet, la France continue à nier officiellement cette tragédie. En 2009, le premier Ministre français François Fillon en visite au Cameroun a déclaré que la France n’a commis aucun massacre au Cameroun (Nous vous tenons ci-joint cette déclaration sur support CD).

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    D’après des services de sécurité européens, l’Iran a neutralisé un satellite espion de la CIA. Cette action soulève des inquiétudes quant au niveau technologique auquel l’Iran aurait ou non accès.

     

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  • Deuzoumbe Daniel Passalet est le président de l’association Droits de l’Homme Sans Frontières (DHSF), basée à N’Djamena.
    Selon les dernières infos, Dézoumbé Daniel Passalet est mis aux arrêts
    extrait de l'article: "Cette arrestation fait suite aux révélations faites par le prévenu sur les ondes de Radio France Internationale (RFI), faisant état de l’enlèvement par des militaires de Massamba Pabamé, veuve du chef village de Matta Léré. Pour rappel, ce chef de village a été assassiné par un groupe d’autodéfense qui l’avait accusé d’être en intelligence avec les enleveurs d’enfants."

    voir l'article  sur http://www.cefod.org/spip.php?article2926


     



    voir le site du DHSF,

    http://dhsf-afrique.org/

    Droits de l’Homme Sans Frontières a pour objectifs de promouvoir et de protéger les droits de l’Homme tels qu’énoncés par les instruments internationaux ratifiés. Notre organisation a, dans ses priorités, la lutte contre l’impunité, les droits de l’enfant et de la femme, les droits économiques, sociaux et culturels, les droits civils et politiques, la promotion de la démocratie et le suivi des procédures internationales.

     

    Prisonniers de la maison d'arrêt de N'Djamena

     


    Tchad – Risque d’arrestation et menaces à l’encontre du défenseur des droits humains M. Deuzoumbe Daniel Passalet

    Le défenseur des droits humains M. Deuzoumbe Daniel Passalet fait l’objet d’attaques publiques et de menaces émanant des autorités tchadiennes suite à sa dénonciation de l’inaction des autorités publiques contre les rapts d’enfants contre rançon et de la responsabilité morale d’un chef coutumier. Deuzoumbe Daniel Passalet est le président de l’association Droits de l’Homme Sans Frontières (DHSF), basée à N’Djamena. DHSF s’occupe depuis des années de la question des rapts d’enfants qui continuent à avoir lieu de façon régulière dans la région de Lere, au sud-ouest du Tchad.

    Le 3 octobre 2011, DHSF a publié un communiqué de presse dénonçant la mort en détention de dix personnes arrêtées en rapport avec le meurtre d’un chef villageois qui aurait été notoirement impliqué dans des cas de rapts d’enfants. Le 17 septembre, la police avait arrêté environ 47 personnes. Neuf de ces personnes sont mortes le même jour, apparemment par suffocation à cause des conditions de détention extrêmement mauvaises. Une dixième personne est décédée le lendemain, 18 septembre, après son transfert a N’Djamena.

    Suite au communiqué de presse du 3 octobre, Deuzoumbe Daniel Passalet a accordé une interview à Radio Liberté afin de dénoncer la mort des dix détenus, ainsi que le rapt d’enfants et le fait que le chef coutumier (Gong) de Lere n’aurait jamais réagi à ce problème, dans lequel des chefs villageois seraient impliqués. Deuzoumbe Daniel Passalet a aussi dénoncé le fait que le chef coutumier aurait demandé aux proches des détenus décédés et des autres suspects encore en détention de lui donner chacun sept bœufs pour « laver le sang » des personnes que les suspects auraient tuées.

    Le 7 octobre 2011, suite au communiqué et à l’interview de DHSF à la radio, le Ministre des affaires foncières et des domaines, M. Jean-Bernard Padaré, au cours de l’interview accordée à la chaîne de télévision publique Télé Tchad, a affirmé être choqué par le communiqué et a dénoncé « les droits de l’homme qui attaquent les chefs traditionnels », accusant DHSF de faire de la politique. Il a ensuite annoncé que « le chef réagira », soit directement soit « à travers son entourage ». Le Ministre des affaires foncières et des domaines est le beau-fils du chef coutumier de Lere cité par DHSF.

    Dans les jours suivants, le Ministre aurait aussi contacté des personnes proches de DHSF et aurait menacé de faire arrêter Deuzoumbe Daniel Passalet, ajoutant que le seul moyen de l’éviter serait le retrait du communiqué et des excuses publiques à la radio. Le Ministre aurait répété ces menaces à plusieurs reprises, la dernière fois étant le 16 octobre.

    Front Line exprime sa préoccupation face à la déclaration publique faite à la télévision et les menaces lancées par le Ministre des affaires foncières et des domaines à l’encontre de Deuzoumbe Daniel Passalet. Ces déclarations hostiles et les menaces semblent être uniquement motivées par la dénonciation de l’inaction des autorités publiques contre les rapts d’enfants contre rançon et l’évocation de la responsabilité morale d’un chef traditionnel qui est membre de la famille du Ministre.

    Front Line s’inquiète que Deuzoumbe Daniel Passalet puisse effectivement être arrêté ou faire l’objet d’autres actes de représailles à son retour au Tchad, au terme de son actuelle mission à l’étranger.

    Front Line demande instamment aux autorités tchadiennes de:

    1. Assurer que le défenseur des droits humains Deuzoumbe Daniel Passalet ne soit pas arrêté à son retour au Tchad;
    2. Condamner publiquement les déclarations du représentant du gouvernement Jean-Bernard Padaré et prendre des mesures efficaces pour prévenir la répétition des déclarations hostiles et intimidatrices à l’encontre des défenseurs des droits humains; déclarations qui ont pour but de stigmatiser leur travail légitime et pourraient encourager les actes d’agression à leur encontre;
    3. S’assurer que les défenseurs des droits humains soient en mesure d’opérer librement, et prendre des mesures afin d’encourager la reconnaissance publique de leur rôle légitime;
    4. Veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains au Tchad, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits humains, soient en mesure d’opérer sans restrictions ni représailles.

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  • http://www.bastamag.net/article1995.html

    Jean Ziegler : « Les spéculateurs devraient être jugés pour crime contre l’humanité »

    Par Elodie Bécu (19 décembre 2011)

    Les ressources de la planète peuvent nourrir 12 milliards d’humains, mais la spéculation et la mainmise des multinationales sur les matières premières créent une pénurie. Conséquence : chaque être humain qui meurt de faim est assassiné, affirme Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation. Il dénonce cette « destruction massive » par les marchés financiers. Des mécanismes construits par l’homme, et que l’homme peut renverser. Entretien.

     

    Basta ! : Craignez-vous que la crise financière amplifie celle de la faim dans le monde ?

    Jean Ziegler : Tous les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim. Près d’un milliard d’humains sur les 7 milliards que compte la planète souffrent de sous-alimentation. La pyramide des martyrs augmente. À cette faim structurelle, s’ajoute un phénomène conjoncturel : les brusques famines provoquées par une catastrophe climatique – comme en Afrique orientale, où 12 millions de personnes sont au bord de la destruction – ou par la guerre comme au Darfour. En raison de la crise financière, les ressources du Programme alimentaire mondial (PAM), chargé de l’aide d’urgence, ont diminué de moitié, passant de 6 milliards de dollars à 2,8 milliards. Les pays industrialisés ne paient plus leurs cotisations car il faut sauver la Grèce, l’Italie et les banques françaises. Une coupe budgétaire qui a un impact direct sur les plus démunis. Dans la corne de l’Afrique, le PAM est contraint de refuser l’entrée de ses centres de nutrition thérapeutique à des centaines de familles affamées qui retournent dans la savane vers une mort presque certaine.

    Et les financiers continuent de spéculer sur les marchés alimentaires. Les prix des trois aliments de base, maïs, blé et riz – qui couvrent 75 % de la consommation mondiale – ont littéralement explosé. La hausse des prix étrangle les 1,7 milliard d’humains extrêmement pauvres vivant dans les bidonvilles de la planète, qui doivent assurer le minimum vital avec moins de 1,25 dollar par jour. Les spéculateurs boursiers qui ont ruiné les économies occidentales par appât du gain et avidité folle devraient être traduits devant un tribunal de Nuremberg pour crime contre l’humanité.

    Les ressources de la planète suffisent à nourrir l’humanité. La malnutrition est-elle seulement une question de répartition ?

    Le rapport annuel de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que l’agriculture mondiale pourrait aujourd’hui nourrir normalement 12 milliards d’humains [1], presque le double de l’humanité. Au seuil de ce nouveau millénaire, il n’y a plus aucune fatalité, aucun manque objectif. La planète croule sous la richesse. Un enfant qui meurt de faim est assassiné. Il n’est pas la victime d’une « loi de la nature » !

    Au-delà de la spéculation, quelles sont les autres causes de la faim dans le monde ?

    Tous les mécanismes qui tuent sont faits de main d’homme. La fabrication d’agrocarburants brûle des millions de tonnes de maïs aux États-Unis. L’océan vert de la canne à sucre au Brésil mange des millions d’hectares de terres arables. Pour remplir un réservoir de 50 litres de bioéthanol, vous devez brûler 352 kg de maïs. Au Mexique ou au Mali, où c’est l’aliment de base, un enfant vit une année avec cette quantité de maïs. Il faut agir face au réchauffement climatique, mais la solution ne passe pas par les agrocarburants ! Il faut faire des économies d’énergies, utiliser l’éolien, le solaire, encourager les transports publics.

    Autre élément : le dumping agricole biaise les marchés alimentaires dans les pays africains. L’Union européenne subventionne l’exportation de sa production agricole. En Afrique, vous pouvez acheter sur n’importe quel étal des fruits, des légumes, du poulet venant d’Europe à quasiment la moitié du prix du produit africain équivalent. Et quelques kilomètres plus loin, le paysan et sa famille travaillent dix heures par jour sous un soleil brûlant sans avoir la moindre chance de réunir le minimum vital.

    Et la dette extérieure des pays les plus pauvres les pénalise. Aucun gouvernement ne peut dégager le minimum de capital à investir dans l’agriculture, alors que ces États ont un besoin crucial d’améliorer leur productivité. En Afrique, il y a peu d’animaux de traction, pas d’engrais, pas de semences sélectionnées, pas assez d’irrigation.

    Enfin, le marché agricole mondial est dominé par une dizaine de sociétés transcontinentales extrêmement puissantes, qui décident chaque jour de qui va vivre et mourir. La stratégie de libéralisation et de privatisation du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a ouvert la porte des pays du Sud aux multinationales. La multinationale Cargill a contrôlé l’an dernier 26,8 % de tout le blé commercialisé dans le monde, Louis Dreyfus gère 31 % de tout le commerce du riz. Ils contrôlent les prix. La situation est la même pour les intrants : Monsanto et Syngenta dominent le marché mondial – donc la productivité des paysans.

    Que faire face à cette situation ?

    Ces mécanismes, faits de main d’homme, peuvent être changés par les hommes. Mon livre, Destruction massive, Géopolitique de la faim, malgré son titre alarmant, est un message d’espoir. La France est une grande et puissante démocratie, comme la plupart des États dominateurs d’Europe et d’Occident. Il n’y a pas d’impuissance en démocratie. Nous avons toutes les armes constitutionnelles en main – mobilisation populaire, vote, grève générale – pour forcer le ministre de l’Agriculture à voter pour l’abolition du dumping agricole à Bruxelles. Le ministre des Finances peut se prononcer au FMI pour le désendettement total et immédiat des pays les plus pauvres de la planète.

    La crise de la dette européenne rend cette position plus difficile à envisager…

    Elle complique la situation. Mais la taxe Tobin, quand elle a été proposée par Attac il y a quinze ans, était qualifiée d’irréaliste. Aujourd’hui, elle est discutée par le G20 ! Les organisations internationales sont obligées de constater la misère explosive créée par la hausse des prix des matières premières. Un chemin se dessine. Nous avons un impératif catégorique moral – au-delà des partis, des idéologies, des institutions, des syndicats : l’éveil des consciences. Nous ne pouvons pas vivre dans un monde où des enfants meurent de faim alors que la planète croule sous les richesses. Nous ne voulons plus du banditisme bancaire. Nous voulons que l’État à nouveau exprime la volonté du citoyen, et ne soit pas un simple auxiliaire des entreprises multinationales. Ces revendications créent des mouvements dans la société civile.

    La crise ne risque-t-elle pas de provoquer une montée du populisme en Europe, plutôt qu’un nécessaire sursaut des consciences ?

    La lutte est incertaine. Le chômage et la peur du lendemain sont les terreaux du fascisme. Mais il y a une formidable espérance à la « périphérie », comme le montrent les insurrections paysannes pour la récupération des terres que les multinationales se sont appropriées au nord du Brésil et du Sénégal, au Honduras ou en Indonésie. Si nous arrivions à faire la jonction, à créer un front de solidarité entre ceux qui luttent à l’intérieur du cerveau de ces monstres froids et ceux qui souffrent à la périphérie, alors l’ordre cannibale du monde serait abattu. J’ai d’autant plus d’espoir que l’écart entre Sud et Nord se réduit, parce que la jungle avance. La violence nue du capital était jusqu’ici amortie au Nord, par les lois, une certaine décence, la négociation entre syndicats et représentants patronaux. Aujourd’hui, elle frappe ici les populations humbles. Il faut montrer la voie de l’insurrection et de la révolte.

    Propos recueillis par Élodie Bécu

      À lire : Jean Ziegler, Destruction massive : Géopolitique de la faim, 2011, Éditions du Seuil, 352 pages, 20 euros.

     Notes

    [1] Selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé : 2 200 calories par individu et par jour.

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  • Comment la monnaie accroit les inégalités

    article à voir sur le site: http://www.tetedequenelle.fr/2011/12/monnaie-inegalites-richesses

     

    without_money

    On peut déblatérer encore longtemps sur la monnaie, essayer de comprendre le système de réserves fractionnaires, en démonter les fondements, expliquer très techniquement pourquoi ce système est une immense pyramide de Ponzi. Tout cela est passionnant, certes. Mais la simple observation des faits permet aussi d’arriver à l’éclatante conclusion que la monnaie telle que nous la connaissons aujourd’hui n’est pas une monnaie juste, car elle favorise irrémédiablement les riches.

     

    Pour cela, il suffit d’analyser le système sous l’angle d’une question simple Combien « coûte » l’argent  ?

    Pour les pauvres, l’argent coute cher

    Si vous êtes pauvres et occasionnellement à découvert, vous payez des frais bancaires et des agios punitifs. Vous voulez acheter une maison ? Votre banque vous proposera un prêt hypothécaire onéreux, « grâce » auquel vous achèterez votre maison le double du prix, en raison des intérêts payés à chaque échéance. Pour vous, l’argent est cher, vous en payez un loyer plus qu’il ne vous rapporte.

    Pour les riches, l’argent est gratuit… et rapporte !

    A contrario si vous êtes « riches », non seulement les frais bancaires que vous paierez représenteront proportionnellement une bagatelle, mais il sera facile d’aller l’investir, par exemple dans de la dette des États, qui vous offriront des rendements confortables et pseudo « sans risque » (jusqu’au moment où la pyramide de dette devient trop grosse, mais c’est une autre histoire…). Vous vous engraisserez ainsi lentement mais surement… et sur le dos du contribuable !

    De plus, vous obtiendrez des financements beaucoup plus aisément, puisque que vous pouvez montrer à la banque des garanties (propriétés, revenus) séduisantes pour la banque, qui en réduira d’autant votre prime de risque, c’est à dire la partie de l’intérêt lié au risque de défaut que la banque vous attribue (l’autre composante de l’intérêt étant le taux actuariel, c’est à dire le cout qu’implique le fait de ne pas disposer de son argent maintenant).

    Comment le système aggrave les inégalités

    Rien de nouveau, allez-vous me dire : « On ne prête qu’aux riches, c’est bien connu ».

    Et c’est bien ça le drame : on a le problème sous nos yeux, mais faute de comprendre que cet état de fait est dicté dans l’ADN du système monétaire, on s’en accommode. Il faut donc comprendre que le profond vice du système, c’est de multiplier les inégalités monétaires dans la société, simplement parce que le système du crédit bancaire le permet, en dehors de toute considération méritocratique.

    Ce système est en effet bien commode pour les riches et les banques (détenues… par les riches pardi !). Comme la banque n’a pas à s’inquiéter de savoir si elle dispose réellement de l’argent qu’elle vous prête (elle le crée par un jeu d’écriture comptable, et le crédite sur votre compte) il n’y a de la sorte quasiment aucune limite d’endettement au niveau de la population des « riches », leur permettant ainsi d’acquérir beaucoup plus de biens et services, mais surtout des titres de propriété dans l’économie (actions, immobilier etc.).

    L’exemple extrême pour illustrer le problème, c’est la pratique du Leverage Buy Out (LBO), qui permet à un investisseur de racheter une entreprise valorisée 100 avec seulement 51 d’apport. En effet,  le LBO consiste à créer une structure secondaire (une holding) que l’investisseur va massivement endetter auprès d’une banque, qui lui verse de l’argent qu’il n’a pas. Il profite ainsi un effet de levier lui permettant d’acquérir une entreprise qu’il n’avait a priori pas les moyens d’acheter. Bonus : les intérêts payés à la banque sont défiscalisés.

    Wanna make money ? That way !

    L’idéal étant bien sûr de procéder à cette technique lorsque les taux directeurs de la banques sont au plus bas (comme aujourd’hui) de manière à obtenir un crédit encore moins cher que d’habitude, et de racheter des entreprises dont le cours de bourse aurait été massacré par une crise financière (comme aujourd’hui), puis de les revendre lorsque le cours aura remonté…

    Ou encore mieux, il suffit de créer sa propre banque… enfin, à condition de rentrer dans les critères de la Banque de France, c’est à dire d’avoir quelques millions à investir, et une expérience préalable dans la banque… Ouf, le système est bien foutu quand même ! Non mais vous imaginez si les pauvres pouvaient créer leur banque ??? 

    Dans ces circonstances, faut-il s’étonner de la tendance structurelle des secteurs d’activité à se concentrer irrémédiablement jusqu’à l’oligopole ? De même, est-il surprenant que les grandes familles ainsi que les grandes entreprises créent leurs propre banque ?

    En définitive, la monnaie n’est intrinsèquement pas « neutre ». Au contraire, la monnaie par sa simple utilisation sous la forme actuelle, augmente les inégalités de richesses entre les citoyens, car l’argent est rare et onéreux pour les pauvres, mais abondant et peu cher pour les riches.

    Abolir la monnaie ?

    Face à cette analyse, je me heurte souvent à deux types de réactions extrêmes. Les premiers prétendent que la monnaie ne fait que refléter la réussite. Ils justifient ainsi que les riches puissent jouer des effets de leviers monétaire favorables car ils ont eu le mérite… de devenir riche. Circulez, il n’y a rien à voir.

    Cette analyse ne tient pas longtemps ne serait-ce que face au problème de l’héritage. Non, la richesse monétaire ne représente pas fidèlement le mérite de chacun. Les situations de chacun sont bien trop complexes pour pouvoir conclure cela. Certains s’échinent toute leur vie pour gagner des clous, d’autres deviennent rentier par chance et se la coulent douce. On peut certes invoquer que l’on ne peut pas régler tous les aléas de la vie, mais de là à justifier qu’il faille enfoncer les pauvres dans la pauvreté ?

    L’autre extrémisme vient plutôt de certains anarchistes, qui comprennent bien tous les problèmes évoqués précédemment, mais n’y voient qu’une seule solution : l’abolition de la monnaie. Cette approche est intéressante (notamment car elle prend en compte l’économie marchande) mais ne passe pas le crash-test du pragmatisme… et de la Liberté.

    Vivre sans monnaie dans le fin fond du Larzac, moi je veux bien (enfin, il faut quand même acheter son hectar de terrain… en euros ? lol), mais il va falloir m’expliquer comment un système de troc est réalisable à 60 millions d’habitants… Mais surtout, quand bien même vivre sans monnaie serait possible, on ne peut interdire aux gens d’échanger des bouts de papier entre eux… Donc sauf prise de pouvoir autoritaire et forte oppression, interdire la monnaie est une illusion.

    Je n’aime pas dire qu’il n’y a pas d’alternatives, mais pour le coup, la seule solution est dans la réforme du système monétaire. Et l’avantage pour le coup, c’est que tout n’est qu’une « simple » question de choix politique !

    Contrairement aux apparences pour le commun des mortels, la monnaie n’est pas forcément « rare ». La monnaie, en tant que protocole d’échange dans une communauté, en tant que moyen d’échange immatériel, peut parfaitement être détruite ou créée si la communauté en décide ainsi démocratiquement. Il est donc de notre ressort d’exiger que les règles monétaires respectent les principes démocratiques : Liberté Égalité Fraternité.

    En cela, le dividende universel est évidement la voie la plus juste et pertinente connue à ce jour… et donc celle qui a le moins de chance de voir le jour… Sauf si ?

    Addendum : Pierre, lecteur fidèle de TdQ me fait remarquer que l’on pourrait ajouter à cet article le fait que en s’endettant davantage que les autres, les riches font grossir leur poids dans la masse monétaire. Ce faisant, ils font subir aux autres participants de la monnaie une externalité négative : l’inflation.

    C’est une remarque pertinente. En effet, même si, de mon point de vue, la création monétaire par le crédit n’est pas nécessairement inflationniste (un bon investissement monétisé crée normalement de nouvelles richesses et n’est donc pas inflationniste), dans la réalité, il n’aura échappé à personne que la flambée des prix de l’immobilier, par exemple, est parfaitement corrélée avec le gonflement de la masse monétaire. De sorte que lorsque les crédits octroyés aux riches n’augmentent pas réellement la production, ils provoquent effectivement un inflation insupportable pour les classes moyennes et pauvres.


    Illustrations PaternitéPas d'utilisation commerciale Toban Black PaternitéPas d'utilisation commerciale theclyde PaternitéPas d'utilisation commerciale Roo Reynolds

     

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