• ... .. ...ARTICLE DU SITE TCHADANTHROPUS CYBER PRESSE

    La Debyfole après Kadhafi L’an 2011 de l’ère chrétien, le jeudi 20 octobre, reste une date mémorable de l’histoire politique d’Afrique contemporaine. « Le Roi des Rois d’Afrique », est devenu fossile et ses restes nourriront le désert libyen. Les vidéo qui circulent sur la toile et diffusées par les chaines de télévision, marqueront sûrement, les esprits de ceux qui gouvernent mal, par la force et sous la protection de leur Mouammar. Ce despote hautain, arrogant vis-à-vis de son peuple, et imam des dictateurs africains, avait, au vu du monde entier, traité des rats les révoltés de Benghazi et Misurata et qu’ils seront rasé « Zinga-Zinga », se retrouve lui-même, dans un trou à rat. Il fini au comble de la honte et de l’humiliation. C’est un signal ! Et nous croyant musulman diront, à cet effet, Allahou Akbar !

    La fin du guide aura des répercussions sur ses voisins ; et particulièrement le Tchad.

    La politique hégémonique et d’influence sur le Tchad ; du colonel Kadhafi, a eu des périodes propices de 1990 à sa chute. Il a réussi à imposer son valet au pouvoir, au Tchad. Idriss Deby durant tout son règne n’à œuvrer que pour lui, son clan et Kadhafi son protecteur ; sans quoi, il serait lui même tomber. Par conséquent, il s’est évertué d’envoyer des mercenaires à Tripoli, pour réprimer les insurgés en appui à Kadhafi, comme il avait l’habitude de faire librement au Tchad ; et en complicité avec certaines puissances, au Togo, au République Démocratique du Congo, au Niger vers, les années 90…J’en passe.

    Cependant, l’ONG CRISIS GROUP, visible seulement sur internet, vient de publier, encore une fois de plus, un rapport d’expertise politique sur le Tchad. Le contenu est vrai et absolument objectif ; mais, la lecture de menu calme-t-elle la faim ? Donc, on peut affirmer que CRISIS GROUP a publié un rapport escamoté ; nous tchadiens et tchadiennes, demandons tout simplement une alternance démocratique et des vrais élections au Tchad.

    L’opposition politique a exigé et exige toujours, un forum national, réunissant l’ensemble des organisations politiques et de la société civile ; à l’issue de cette conférence de paix et de réconciliation nationale, sera mise en place un gouvernement de transition avec un premier ministre doté constitutionnellement d’un large pouvoir ; ce gouvernement de transition aura pour principale mission, l’organisation des élections libres et transparentes. Ceci, est un schéma résumé de sortie de crise, sans effusion de sang et pacifique. CRISIS GROUP aurait dû mener une action concrète dans ce sens. Ce que vous dites est vrai ; mais qu’avez-vous à proposer comme solution de sortie de crise, après la chute de Kadhafi ? Vos propositions antérieures ne répondent pas à la réalité politique du Tchad ; les accords du 18 août 2007, auxquels vous faites référence, sont caduques.

    Nous tchadiens et tchadiennes avions aussi besoin de la communauté internationale, comme les tunisiens, les égyptiens et les libyens ; pour restaurer la démocratie et les libertés au Tchad. Le prétexte selon lequel, les opposants sont divisés, n’est qu’une fuite en avant. Les divergences politiques, éléments importants de la vie démocratique, si non on n’a pas besoin, de ce système politique.

    La crise économique, sociale et financière a atteint son paroxysme au Tchad. La vie des citoyens lambda est dure ! La hausse des prix des denrées alimentaires, la baisse du pouvoir d’achat, la baisse des exportations et importations…Sont les effets, de la crise économique. Quand à la crise financière les constats sont là ; l’Etat n’arrive pas à financer ses dépenses, les caisses de l’Etat sont vides, les dettes sont impayées et les salaires tombent à compte-goutte. Le peuple tchadien mène une vie effroyable sous ITNO 1er, l’empereur qui s’accapare de la République du Tchad.

    En vérité, les tchadiens et les tchadiennes seront sûrement unis, pour renverser Deby Itno 1er ; si l’occasion démocratique et pacifique se présente.

    Mahamat HASSANE BOULMAYE

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  • MAYOTTE. "On demande des mesures contre la vie chère, on nous envoie des flics"

    LE PLUS. Mayotte vit depuis bientôt quatre semaines au rythme des émeutes, des manifestations et d’une confrontation sociale sans précédent, dans l’indifférence en métropole, du gouvernement, de la classe politique et des médias.


       Par Paul Tian à l'écoute du monde
    Edité par

     

    Tristan Berteloot   Auteur parrainé par Benoît Raphaël
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         Les Mahorais se sentent isolés, abandonnés, mis à l’écart par le gouvernement mais aussi par les médias en métropole.

     


     

    Au bout de plus de trois semaines de mouvement de protestation contre la vie chère, avec son lot de barrages routiers, de manifestations quotidiennes réunissant des milliers de personnes, de pillages de commerce, d’émeutes, il aura fallu la mort d’un manifestant, mercredi sur la place de la République, à Mamoudzou, pour que les journalistes, ici, daignent y consacrer quelques "articulets", jeudi, avant de reléguer les événements de ce 101e département français aux oubliettes.

     

    Il faut dire que la naissance de la fille du couple présidentiel était d’une importance capitale eu égard au mouvement des indignés de la vie chère…

     

    Ainsi, vendredi, Libération a consacré un quart de page à Giulia Sarkozy et pas une ligne à Mayotte.

     

    Une île qui, jeudi, avait vu plus de 5.000 personnes défiler dans le silence et le calme pour rendre hommage à Ali El Anziz.

     

    "Nous étions étonnés que nos amis en métropole ne nous téléphonent pas pour nous demander des nouvelles" m’explique cette enseignante de Mayotte, alors que l’île était au bord du chaos depuis plusieurs jours. "J’ai compris que ce silence de nos proches était la conséquence du silence de l’ensemble des médias en métropole sur le mouvement qui secouait Mayotte".

     

    Dominique est rentrée avec son compagnon de Mayotte, il y a quelques jours, après avoir séjourné deux semaines chez des amis. Depuis son retour, elle cherche désespérément des nouvelles sur l’île et tente d’alerter les médias.

     

    "Cet ostracisme sur la situation dans l’île est franchement insupportable, à la limite caricatural. Il s’agit quand même d’un département français, il ne faudrait pas l’oublier !"

     

    Durant ses vacances, Dominique a été confrontée comme l’ensemble de la population à une situation quasi insurrectionnelle. Et comme la situation a tendance à "pourrir" faute d’intervention du gouvernement dans le conflit, la moindre étincelle pourrait mettre le feu au mouvement social.

     

    "Quand un commerçant tente d’ouvrir sa boutique, très rapidement des manifestants interviennent pour lui demander de fermer son commerce" m’explique cet autre mahorais au téléphone, "et si jamais il n’accède pas à la demande des manifestants, il est menacé de représailles".

     

    Des représailles qui vont des menaces verbales, à l’incendie d’un véhicule ou même au dépeçage d’un chien… Dans la nuit de mercredi à jeudi, après le décès du manifestant, plusieurs grands magasins ont été pillés, des barrages ont été établis sur plusieurs routes…

     

    "C’est notre lot quotidien depuis bientôt un mois" me confirme un internaute par mail. Un internaute selon qui certaines familles riches de l’île ont envoyé les leurs à La Réunion, le "temps que ça se passe". Car avec le temps qui passe, le sport quotidien pour les mahorais est de trouver un endroit pour acheter de la nourriture.

     

    "C’est effectivement la préoccupation de tout le monde" m’explique Dominique, "comme les supermarchés dans les villes sont fermés, chaque jour il faut partir à la recherche d’une petite boutique où l’on peut encore trouver quelques produits alimentaires ".

     

    Et cela devient de plus en plus rare.

     

    "J’ai une amie qui n’a plus que quelques boites de lait en poudre pour son bébé" me précise-t-elle et "c’est la panique quand elle imagine que le mouvement pourrait durer encore plusieurs jours…"

     

    Comment a-t-on pu laisser pourrir la situation ?

     

    "Il faut quand même comprendre qu’au départ de ce mouvement de protestation sans précédent, on trouve des prix exorbitants concernant les produits de base pour les Mahorais" explique Dominique.

     

    Et parmi ces produits on trouve ceux qui sont essentiels à la population : le poulet, le gaz, l’huile, le riz, le lait ou encore le sable.

     

    "C’est impensable que les autorités du département laissent pourrir la situation alors que des solutions existent pour imposer une baisse des prix. Les distributeurs s’engraissant sur notre compte depuis tant d’années. Ça suffit !" s’insurge Saïd au téléphone.

     

    Cet habitant de Kaweni donne en exemple le prix d’une bouteille de gaz qui reviendrait au distributeur "moins de 10€" et qui se retrouve à la vente à plus de 30€.

     

    "Vous ne trouvez pas que cette marge est honteuse, vous ?"

     

    Aucun accord n’est actuellement intervenu sur la négociation de ces produits de base entre l’intersyndicale, les patrons des grandes enseignes et le préfet. La revendication principale de l’intersyndicale c’est l’indexation des onze produits de base par rapport aux prix pratiqués dans l’île voisine de La Réunion.

     

    "La majeure partie de la population attend avec impatience et fermeté qu’une solution soit enfin trouvée et que la situation se débloque" précise cette enseignante.

     

    Même si l’optimisme n’est pas de rigueur sur place.

     

    "Ici sur place, personne ne comprend les raisons pour lesquelles le gouvernement se désintéresse de cette façon de Mayotte", poursuit-elle.

     

    La semaine dernière, lors de sa venue, à Mayotte, Marie-Luce Penchard, la secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer n’a pas calmé les esprits. Bien au contraire.

     

    En proposant des bons de réduction de 5€ sur les produits de première nécessité, pour les 16.500 familles les plus pauvres, elle a quasiment soufflé sur les braises de la contestation.

     

    "Cette proposition de bons de réductions a été ressentie par une partie de la population, comme une aumône, alors que ceux que veulent les Mahorais c’est une baisses des prix substantielles et profitables à tout le monde" souligne Dominique.

     

    "Nous avons notre fierté. Nous ne sommes pas des mendiants. Cette proposition de la ministre est une insulte à notre peuple qui, ne l’oublions pas, à voter à 95% pour devenir département Français. Et maintenant on découvre que nous sommes surtout un département à rabais" résume de son côté Saïd.

     

    Jeudi, à la suite de la mort d’Ali El Anziz, une marche silencieuse a rassemblé plus de 5.000 personnes dans les rues du centre de Mamoudzou.

     

    "Cette marche s’est déroulée dans le calme » m’explique l’enseignante au téléphone, "on pouvait craindre le pire, après les affrontements et les pillages de la nuit, mais ce fut un bel hommage rendu à la victime, dans une grande dignité".

     

    Vendredi, la journée a été calme à Mayotte, au 23ème jour du mouvement de protestation contre la vie chère.

     

    "Il y avait peu de barrages routiers, mais les commerces et services sont restés fermés au public", souligne Saïd qui rappelle quand même que "le vendredi c’est jour de prière", dans une île où plus de 90% de la population est musulmane.

     

    L’intersyndicale a demandé la nomination d’un médiateur pour remplacer le préfet de Mayotte. Un préfet qui près de quatre semaines après le début du mouvement semble faire l’unanimité contre lui, alors qu'une rumeur circulait dans l’île sur son départ précipité…

     

    L’intersyndicale espère donc que le gouvernement va enfin se saisir du dossier de ce 101ème département français pour que les négociations avancent…

     

    Rien n’est moins sûr.

     

    En attendant, depuis jeudi, les transports scolaires ne fonctionnement plus dans l’île à la demande du conseil général et les enseignants ont décidé d’exercer leur droit de retrait alors que le vice-recteur leur demandait de maintenir le service public…

     

    A l’aube de cette quatrième semaine du mouvement contre la vie chère, le pourrissement de la situation sur place, sans que le gouvernement face le moindre geste, pourrait avoir des conséquences inéluctables. En attendant un hypothétique médiateur, le gouvernement envoie des renforts de gardes mobiles.

     

    Est-ce la seule solution envisagée pour venir à bout de ce mouvement social ?

     

    Une situation que Saïd résume en une phrase :

     

    "On demande des mesures contre la vie chère, on nous envoie des flics".

     

     

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  • article du site OWNI: http://owni.fr/2011/10/26/des-ventes-darmes-facilitees/

    Des ventes d’armes facilitées

    Les procédures d'exportation d'armes se simplifient, pour le plus grand bonheur des marchands de canons. Les contrôles disparaissent en Europe. Et sont simplifiés pour les pays hors UE.

     

    par Pierre Alonso Le 26 octobre 2011


    À propos de l'auteur  
    Des études en Relations Internationales, une spécialisation en Analyse des Conflits et Construction de la Paix et j'atterris à OWNI en février 2011. Entre temps, j'ai travaillé pour La Voix du Nord et fait des stages à Libération, Le Monde 2, et à l'IFRI de Téhéran notamment.
     

    Ce mercredi, le ministère de la Défense a publié le bilan annuel des exportations d’armes françaises pour l’année 2010 au moment où la réglementation connaît une importante réforme. Sous prétexte d’harmonisation européenne, les nouveaux textes faciliteraient surtout le commerce des canons français.

    La loi relative au contrôle des exportations de matériels de guerre du 22 juin 2011 transforme le circuit des autorisations. Une fois ce dispositif à l’œuvre, deux grandes modifications interviendront : les exportations au sein de l’UE ne seront plus soumises aux procédures de contrôle en vigueur, ces procédures seront simplifiées quels que soient les destinataires.


    La Direction générale de l’armement (DGA) nous a répondu par écrit que “la réforme n’aura[it] aucun impact sur la qualité du contrôle” et qu’elle permettrait “[d’]alléger la charge administrative qui pèse sur les sociétés”. Des arguments que ne partage pas Patrice Bouveret, de l’Observatoire des armements. Lors du passage en première lecture au Sénat, il avait vivement réagi :


    Sous prétexte de transposer deux directives européennes, le gouvernement répond à la demande des industriels d’alléger les procédures de contrôle des exportations.  


    Fusion des licences

    Avant la réforme adoptée en juin dernier, l’exécutif intervenait à trois reprises dans la procédure codifiée d’exportation de matériel militaire. D’abord au moment de l’appel d’offre. “Les industriels demandent l’autorisation pour y répondre. La CIEEMG (Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre, NDLR) se prononce et délivre un agrément préalable” rappelle Patrice Bouveret. La CIEEMG regroupe des représentants du Quai d’Orsay, de la Défense et de Bercy, chapeauté par le Secrétariat général de la défense et sécurité nationale (SGDSN) relié au Premier ministre.

    “La CIEEMG accorde ensuite une Autorisation d’exporter le matériel de guerre (AEMG)” poursuit Patrice Bouveret. Chaque composante de la CIEEMG apporte ses compétences : le ministère des Affaires étrangères se prononce sur l’état des relations avec le pays, la Défense sur les risques potentiels liés à l’exportation du matériel concerné, l’Economie sur la santé économique de l’acheteur. En cas de désaccord, le sommet de l’exécutif tranche, le Premier ministre voire le Président de la République selon la sensibilité du contrat.

    Ces deux autorisations seront désormais fusionnées dans une seule et même licence, une “licence ‘unique’” selon la DGA. Un ultime contrôle a lieu avant la livraison du matériel, pour réagir en cas de changements importants dans le pays acheteur. “L’exécutif garde un contrôle tout au long du processus, jusqu’à la livraison” résume Patrice Beuvelet.

    Licences globales

    Au sein de l’Union européenne, des “licences globales” sont mises en place avec la réforme, ironise Patrice Bouveret. “Les industriels doivent tenir à jour des listings sur les ventes et envoyer des rapports détaillés tous les six mois”. Le contrôle systématique, a priori, n’est plus appliqué. Jusqu’à la réforme, les rapports au Parlement sur les exportations d’armement mesuraient les ventes par trois indices : les commandes prises, les AEMG et les livraisons. Un effort de transparence qui ne convainc guère l’Observatoire des armements :

     

      Les données financières ne permettent pas d’analyse fine des exportations, on ne  peut pas suivre l’évolution des contrats : les prises de commande ne donnent pas toujours lieu à des AEMG qui elles-même ne sont pas toujours converties en livraison. La CIEEMG ne publie pas ses refus.

    Dans ces rapports produits par le ministère de la Défense, seules sont détaillées par catégorie officielle (Military List) les prises de commande. Contrairement à la Grande-Bretagne, la France ne publie pas la liste des matériels exportés. Le Journal Officiel de l’UE publie quant à lui la liste des refus d’attribution de licence, sans préciser le matériel visé, ni les motifs.


    Photos via Flicker par Jeff Meyer [cc-by-nc-sa]
    Illustration : Marion Boucharlat pour Owni /-)

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  • L'ex-patron de la sécurité de Le Pen reprend du service en Libye

    article du site http://www.rue89.com/comment/2744975

     

    Pour protéger sa délégation à Benghazi, l'Union européenne a choisi Jean-Pierre Chabrut, ex-responsable du Département protection et sécurité (DPS) du FN.

    A l'hôtel Tibesti de Benghazi, transformé en nid d'espions depuis le début de la guerre en Libye, ils sont nombreux, ces derniers mois, à être venus graviter autour des chefs rebelles du Conseil national de transition (CNT).

    Représentants diplomatiques, membres de l'ONU, de l'Union européenne, hommes d'affaires, humanitaires, ont élu domicile dans cet établissement aux allures post-soviétiques, situé au bord de la Méditerranée et au cœur du fief de la rébellion.


    Jean-Pierre Chabrut (LinkedIn)

    Aux côtés de ces « officiels », il y a également les « officieux », en particulier les agents des forces spéciales ou SMP (pour société militaire privée). Ceux qui assurent leur sécurité. Parmi eux, un personnage surgi d'un passé trouble : Jean-Pierre Chabrut, ex-responsable du Département protection et sécurité (DPS) du Front national.

    Armés jusqu'aux dents

    Pour mieux se fondre dans le paysage, ils ont adoptés des tenues civiles ou empruntent sur le terrain le style combattant à la « Mad Max », propres aux rebelles, et utilisent les mêmes armes que leurs troupes.

    En se promenant au Tibesti, on croise tour à tour des militaires ou policiers réguliers qui se retrouvent à côtoyer les agents des SMP, anciens militaires reconvertis, vigiles et spécialistes de la sécurité, venus leurs donner « un coup de main ».

    Tous sont armés jusqu'aux dents, le CNT qui a reçu des armes leur en distribue, après les fouilles de la frontière égyptienne de Saloum. Des privés viennent ainsi à la rescousse du Groupe d´intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) chargé de la sécurité de l'ambassadeur « extraordinaire et plénipotentiaire » de la République française, Antoine Sivan, et « déblayent le terrain » en amont.

    Les personnalités en visite, comme John McCain, candidat malheureux à la présidentille de 2008 et premier Américain à faire le déplacement, ou Catherine Ashton, Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères, y ont également recours. L'Union européenne a placé ses membres en Libye sous la protection de ses agents de l'Eufor (la force opérationnelle de l'Europe), mais pas seulement…

    Jean-Pierre Chabrut, le choix de l'Europe

    L'Union européenne s'est dotée d'un « privé » au profil inattendu. Pour protéger sa délégation, l'Europe a fait un drôle de choix en se tournant vers Jean-Pierre Chabrut.


    Des membres du DPS au défilé du 1er mai 2007 du FN (Marie-Lan Nguyen/Wikimedia Commons/CC)

    L'ancien commandant d'infanterie de Marine, s'était fait connaître lors de son audition en 1999 dans le cadre de l'enquête parlementaire sur l'agissement et le fonctionnement du DPS, après des incidents en marge des manifestations. La confusion avec les forces de police était savamment entretenue par ses hommes, anciens policiers, militaires et vigiles aux crânes rasés.

    Dissout depuis la scission Mégret-Le Pen, le DPS servait d'appareil de renseignement interne pour son président et ressemblait d'avantage à une garde prétorienne qu'à un service d'ordre.

    Chabrut avait succédé à Bernard Courcelle à la tête du DPS. Interrogé par la commission sur ses liens avec Le Pen, Chabrut répondait alors fièrement :

    « Je dépends directement du président, M. Jean-Marie Le Pen, “point-barre” comme on dit à l'armée ! »

    Et lorsqu'il déballait son CV, il avouait à mots couverts avoir fréquenté des membres de la société Groupe onze international (GOI), une SMP qui a changé maintes fois de nom, fondée par Nicolas Courcelle, frère de Bernard, ancien légionnaire parachutiste, garde du corps du marchand saoudien de canons Akram Ojjeh et proche de Bob Denard (le beau-frère des Courcelle, Christian Bègue, était lui le « lieutenant Etienne » aux Comores dans la bande du légendaire mercenaire français).

    Quand GOI recrutait des mercenaires d'extrême droite pour le Congolais Mobutu, Chabrut se chargeait en Angola, pour le compte d'une filiale, la SIA, de la sécurité des agents d'ELF et l'or noir… Depuis, silence radio.

    Un recyclage version « Lawrence d'Arabie »

    Avec le déclenchement de la guerre en Libye, Chabrut se recycle et ne perd pas ses bonnes habitudes, mais cette fois dans une version à la « Lawrence d'Arabie ».

    Sur sa page du réseau social professionnel LinkedIn, Chabrut déclare résider en Egypte, où il serait chargé d'« enquêtes et de sécurité ». Dans ses contacts, un panel de patrons de sociétés de sécurité, d'intelligence économique, de logistique, etc. Ainsi qu'une recommandation personnelle où il vante les mérites d'un ancien policier égyptien.

    Ce dernier se décrit comme un « officier de protection de l'Union européenne ».

    Anciens légionnaires, militaire du 13e RDP (le régiment de renseignements extérieurs), du 13e RPIMA (parachutistes d'infanterie de Marine), anciens de l'Académie de police de Moubarak (dont les policiers sont au chômage technique depuis la chute du président égyptien), Libyens recrutés directement auprès du CNT : Chabrut a reconstitué son équipe.

    Directement armés par le CNT, selon une source proche du conseil, ses hommes naviguent au Tibesti, assurant la protection du bureau de liaison de l'UE, de leurs délégués, et parfois d'Antoine Sivan, le représentant français, murmure-t-on dans l'hôtel.

    Et pour joindre l'utile à l'agréable, il convoite les nouvelles autorités pour décrocher l'immense contrat de la sécurisation de l'or noir, en concurrence avec d'autres, comme le britannique Titon International, ou le français Risk & Co, selon Pierre Martinet.

    « Bouffer à tous les râteliers »

    Les mercenaires et autres barbouzes profitent de l'immense champ libre laissé par la résolution 1973 de l'ONU qui exclue l'envoi de troupes terrestres sur le sol libyen. Les SMP (qataries, anglaises et françaises, principalement) sont venues en nombre proposer leurs services aux différentes institutions et draguer les nouvelles autorités du CNT, « histoire de bouffer à tous les râteliers et de décrocher le maximum de contrats », raconte sans complexe l'un d'eux.

    Cela va de la protection rapprochée à la formation militaire pour une armée à ses débuts, inexpérimentée, en passant par l'apprentissage du maniement des armes – de la roquette Katioucha au missile Milan en un temps record – ou du juteux marché de la sécurisation des pipelines et terminaux pétroliers.

    La présence des SMP relèvait du secret de Polichinelle. Arrivés avant le 17 février, les « chiens de guerre » sont venus renifler ardemment le terrain. On connaissait les déboires de la société française Secopex, avec l'assassinat de son patron, Pierre Marziani, abattu le 11 mai par des balles révolutionnaires, à un check-point, dans des conditions encore obscures.

    Suspectés de jouer un double jeu avec le colonel Kadhafi, après plusieurs voyages effectués par le passé à Tripoli, ils ont dû repartir fissa après un interrogatoire musclé dans une « katiba » (groupe de combattants) de Benghazi où Antoine Sivan serait venu à la rescousse avant d'être accueilli en Egypte par le vice-consul de l'Etat français, selon Pierre Martinet, dans une interview au site Owni.

    La Libye reste un très mauvais souvenir par cet ex-DGSE reconverti (on le connaît pour ses écoutes racontées dans son livre « Un agent de l'ombre », de Bruno Gaccio, pour le compte de Gilles Kaehlin, à l'époque responsable de la sécurité de Canal +).

    Au Tibesti, ils étaient venus courtiser le CNT et les institutions, assuraient des « lifts » pour des journalistes, mais visiblement, d'autres ont pris la relève.

    Désarmer la Libye libre

    La déclaration de la libération de la Libye par le CNT, dimanche, avec la mort du dictateur, qui marquera la fin des opérations de l'Otan, ne mettra pas un terme à l'activité de ces « privés », bien au contraire.

    Après huit mois de conflit, le pays est à reconstruire et le peuple doit être désarmé. Une mission délicate... Et le champ reste libre.

     

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  • L’info est loin d’être neuve mais nous tenons a la diffuser.
    Révélation. Mercredi 25 février, une liste confidentielle des membres de l’association «  » a été mise en ligne depuis les Etats-Unis. Jusqu’à maintenant, ce club élitiste réunissant le gratin de la politique, des affaires et des médias avait tenté de maintenir le secret sur l’identité de ses adhérents. En vain.

    A l’ère numérique, le secret absolu n’est plus possible. C’est ce que vont comprendre, à leur détriment, les participants d’un rituel mondain et ultra-select, dénommé le « dîner du Siècle ». Une fois par mois, à Paris, place de la Concorde, l’élite française se réunit en toute discrétion. Depuis hier, cette précaution est devenue inepte : Cryptome.org -un site américain spécialisé, à l’instar de Wikileaks, dans la publication de documents sensibles- a mis en ligne la liste complète des participants au dîner du « Siècle » qui s’est tenu le 27 janvier 2010. Une controverse, liée à l’opacité et au but exact de ces réunions, subsiste depuis l’automne : suite à l’appel du réalisateur Pierre Carles, des rassemblements de protestation se tiennent chaque mois face à l’établissement dans lequel se réunissent les convives triés sur le volet. Au regard des nombreux témoignages rapportés par des anciens membres, une chose paraît certaine : fondé en 1944, le « Siècle » n’est ni une loge maçonnique complotant dans l’ombre ni un simple rassemblement huppé et sans conséquences. Le défaut de transparence, la mise en place d’un circuit parallèle de pouvoir échappant à tout examen démocratique et la connivence cultivée entre gens influents sont les principaux griefs adressés à cette association.

    Quatre mois plus tard, le militantisme anti-élitaire s’est émoussé. Le diner du Siècle qui s’est déroulé mercredi 23 février, n’a pas connu l’opposition affichée lors des mois précédents. Outre le temps pluvieux, sans doute faut-il y voir la conséquence de la féroce répression policière déployée à l’occasion des rassemblements de janvier et de novembre. De nombreux manifestants avaient rapidement été interpellés et embarqués par les forces de sécurité.

    Une nouvelle aristocratie

    Le site Cryptome a dévoilé mercredi son précieux document, au jour même où se tenait, sans véritable contestation populaire, la dernière réunion du Siècle. Ce pdf de 98 pages, compressé pour téléchargement en fichier zip, est le bottin mondain par excellence : les noms des dizaines de personnalités ayant participé au dîner de janvier 2010, ainsi que leurs coordonnées professionnelles, y figurent. Les adresses privées de domicile ont été par contre gommées. But invoqué, en préambule du texte, par la mystérieuse source anonyme ? Donner la possibilité aux citoyens hostiles à cette pratique d’interpeller directement, par téléphone ou email, ses adeptes. La démarche se présente ici comme une contre-attaque : « La publication de la liste facilitera les protestations à l’encontre des dirigeants et de ceux qui contribuent à détruire l’héritage de la Résistance : notre sécurité sociale, notre système de pensions, nos services publics ».Si le document semble authentique, il confirme d’ores et déjà ce que l’on devinait à propos du « Siècle » : la société civile, les partis politiques radicaux et les « minorités visibles » n’y sont quasiment pas représentés. Une caste à part, secrètement affairiste et déconnectée de ce qui constitue pourtant la diversité –politique, économique et culturelle- de la société française.

    ***Liste non exhaustive des noms figurant dans la liste du dîner du 27 janvier 2010 et dans celle, également affichée, des anciens membres du conseil d’administration du Siècle :

    En politique : Nicole Notat (nouvelle présidente du Siècle), Jérôme Monod (ex-conseiller à l’Élysée), Martine Aubry (PS), Anne-Marie Idrac (ex-secrétaire d’Etat au commerce), Pascal Lamy (OMC), Hubert Védrine (PS), François Baroin (porte-parole du gouvernement et ministre du Budget), Jean-Michel Berard (préfet), Marguerite Berard-Andrieu (conseillère technique à l’Élysée ), Xavier Bertrand (ministre de l’Emploi), Jean-Marie Cavada (eurodéputé), Olivier Dassault (député UMP), Rachida Dati (eurodéputé), Tony Dreyfus (député PS), Jean-Paul Faugère (directeur de cabinet du Premier ministre), Jean-Pierre Fourcade (sénateur UMP), Philippe Galli (préfet), Michel Gaudin (préfet de police de Paris), Hervé Gaymard (député UMP), Elisabeth Guigou (député PS), Hubert Haenel (sénateur UMP) , Christian Jacob (pdt du groupe parlementaire UMP), Pierre Joxe (PS, membre du Conseil Constitutionnel), Anne-Marie Lizin (sénatrice belge), Hervé Mariton (député UMP), Pierre Méhaignerie (député UMP), Catherine Nay (conseillère à l’Élysée), Françoise de Panafieu (député UMP), Pierre Steinmetz (membre du Conseil Constitutionnel), Henri Weber (PS, eurodéputé), Eric Woerth (alors ministre du Budget).

    Dans le domaine médiatique et culturel : Marie-Louise Antoni (Le Monde), Olivier Nora (Grasset), Louis Schweitzer (Le Monde), Nicolas Baverez (Le Point, Le Monde), Jacques Attali, Véronique Cayla (Arte), Michèle Cotta (ex-France 2), Richard Descoings (Sciences Po), Denis Jeambar (éditions du Seuil, Marianne, IPJ), Alain Minc, Denis Olivennes (Europe 1, alors au Nouvel Obs), Alexandre Adler, Blandine Kriegel (philosophe), Pierre Assouline, Christopher Baldelli (RTL), Alexandre Bompard (Fnac, alors à Europe 1), Stéphane Boujnah (membre fondateur de SOS Racisme, dirigeant à la Deutsche Bank et à la Deutsche Securities Algeria), Takis Cadilis (Lagardère Entertainment), Monique Canto-Sperber (Ecole Normale Supérieure), Emmanuel Chain (producteur Tv), Teresa Cremisi (Flammarion), Axel Duroux (ex-TF1 et RTL), Bernard Fixot (éditions XO), Alain Genestar (Polka Magazine, ex-Paris Match) Antoine Herouard (secrétaire général de la Conférence des évêques de France) Emmanuel Hoog (INA), Serge July (ex-Libération), Julien Kouchner (CAPA), Pierre Louette (AFP), Rémy Pflimlin (France Télévisions), Sylvie Pierre-Brossolette (Le Point), Henri Pigeat (CFJ), PPDA, David Pujadas, Jean-Marie Rouart (Paris Match), Laurent Solly (TF1), Didier Quillot (Lagardère, Canal+), Nicolas de Tavernost (M6), Thomas Valentin (M6), Gérard Unger (LICRA), Lionel Zinsou (Libération /Rothschild Group).

    En vrac : Jean Veil (avocat de Jacques Chirac), Denis Kessler (ex-vice-pdt du MEDEF), Jean-Pierre Jouyet (AMF), Marie-Hélène Berard (trésorière de la chambre de commerce France- Israël et de la Fondation Chirac), l’Allemand Joachim Bitterlich (Veolia Environnement), Christian de Boissieu (conseiller économique auprès de Matignon), Jean-Paul Costa (pdt de la Cour européenne des droits de l’homme), Anne-Marie Couderc (Lagardère Active), Denis Delmas (pdt de TNS Sofres), Jérôme Jaffré (CECOP), Philippe Delmas (ex-vice-pdt Airbus), Frank Esser (pdg SFR), Louis Gallois(pdt exécutif EADS), Benoît Genuini (médiateur national de Pôle emploi), Philippe Ingall-Montagnier (procureur général près la cour d’appel de Versailles), Georges Kiejman (avocat), Bruno Laserre (pdt de l’Autorité de la concurrence), Jean-Bernard Lévy (pdt de Vivendi), Thierry de Montbrial (IFRI), Christian Noyer (gouverneur de la Banque de France), Michel Prada (ex-AMF).

    liste non exhaustive des participants au « dîner du Siècle » qui s’est tenu le 27 janvier 2010.

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